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12 janvier 2014 7 12 /01 /janvier /2014 18:17
Jalil Lespert décrit un YSL en clair obscur et offre à Pierre Niney un rôle sur mesure

La mode inspire de plus en plus le cinéma en particulier le cinéma français. La France, pays du luxe, du chic et de la mode a trouvé à travers le cinéma son meilleur ambassadeur pour exporter son savoir – faire à travers le monde. De Coco avant Chanel à Lagerfeld Confidentiel, L’Amour Fou ou plus récemment Mademoiselle C (sur la rédactrice de mode, Carine Roitfeld), on ne compte plus les films et documentaires sur le sujet…

Jalil Lespert, comédien de talent devenu aussi un cinéaste à suivre (depuis son brillant et poignant Des Vents contraires) passe derrière la caméra pour évoquer le souvenir de celui qui se cachait derrière ces 3 lettres, YSL, aujourd’hui devenu l’emblème du chic.

De la Robe Mondrian (1965) au premier smoking pour femmes (1967) ou au premier tailleur-pantalon (1971), Yves Saint Laurent, avant-gardiste de génie, a révolutionné la haute-couture et le vestiaire féminin de la femme d’hier et d’aujourd’hui.

A voir tous ces biopics (français) souvent trop respectueux ou trop éloignés de leur sujet, YSL est-il un bon film ? Et après tous ces films sur la mode, bien trop souvent lisses et conformistes, on pourrait se demander si un bon personnage suffit à faire un bon film?

Passons outre la guerre des films consacrés à celui qui est aujourd’hui devenu l’emblème du chic et de la haute couture et qui oppose celui-ci, autorisé par Pierre Bergé, à celui non autorisé de Bertrand Bonello avec Gaspard Ulliel.

Soyons clairs, la version de Jalil Lespert, c’est la vision de Pierre Bergé (incarné par Guillaume Gallienne), l’homme de l’ombre, celui qui lui restera fidèle jusqu’à son dernier souffle malgré les infidélités, égarements, trahisons et tromperies. Le film se penche plus particulièrement sur la relation intime, quasi paternelle, de YSL avec celui qui, en coulisses, gère de main de maître la prestigieuse entreprise.

YSL, et c’est en ça qu’il gagne en force et en sincérité, évite l’écueil d’un film convenu et polissé à la gloire de son sujet.
Loin de se limiter à un portrait avantageux à la gloire du couturier français, le film, parfois sans concession, évoque une personnalité aussi fascinante que complexe, difficile à vivre, avec ses forces mais ses faiblesses aussi.
Le film décrit le côté obscur et les excès du jeune couturier, une personnalité trouble souvent en souffrance, alcoolique et caractériel, se perdant dans les bas-fonds de jeux sadomasochistes ou la drogue.
YSL, grand timide aux tendances maniaco-dépressives ne trouvait finalement son expression que dans ses dessins et ses robes: grand insatisfait, en doute perpétuel, il n’était heureux que 2 fois par an, au moment des collections, à l’automne et au printemps.

Le film pourra certes diviser car s’il parvient à restituer l’atmosphère des différentes époques au fil des défilés et collections, il manque et c’est peut-être là son défaut, de vraie tension dramatique d’où un vague sentiment d’ennui.
Mais si tout le monde doit être unanime sur un point, c’est sans aucun doute concernant le jeu de Pierre Niney dans la peau du créateur, un rôle sur mesure pour celui qui incarne avec talent la folie du prince de la mode.

Le compte à rebours de la célébrité a débuté pour Niney et on devrait très bientôt n’entendre parler que de lui dans ce rôle qui lui va comme un gant tant il restitue avec justesse le physique, la gestuelle, la diction un peu précieuse, ce phrasé si particulier, cette allure qui rappelait celle des séminaristes de ce grand timide qu’était Yves Saint Laurent.

L’acteur, malgré son jeune âge (à 24 ans, il est le plus jeune pensionnaire de la Comédie- Française), parvient à incarner 20 ans de la vie du maître, de ses débuts comme assistant chez Dior à sa première maison de couture à 26 ans jusqu’au mythique défilé « Opera – Ballets Russes » en 1976.

Il y a dans ce YSL comme un goût d’inachevé, le scénario s’effaçant totalement derrière la (quoique extraordinaire) performance de Niney.
Il y est finalement, contre toute attente, peu question de mode mais principalement de la relation entre deux hommes un peu comme si le film passait finalement à côté de son sujet…

Sortie en France le 8 janvier 2014.

Lorraine Lambinet

Pierre Niney et Jalil Lespert, 7 Janvier 2014, Gaumont Opéra, Paris.
Pierre Niney et Jalil Lespert, 7 Janvier 2014, Gaumont Opéra, Paris.
Pierre Niney et Jalil Lespert, 7 Janvier 2014, Gaumont Opéra, Paris.

Pierre Niney et Jalil Lespert, 7 Janvier 2014, Gaumont Opéra, Paris.

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1 décembre 2013 7 01 /12 /décembre /2013 18:20
LA REINE DES NEIGES en exclusivité au GRAND REX à Paris !

La désormais traditionnelle féerie des eaux version 2013 est de retour au Grand Rex à Paris !

Un véritable pari technique et artistique que ce show lumineux et magique, qui depuis 1954 ( inauguré avec le film « Tant qu’il y aura des hommes » ) donne rendez-vous chaque année aux spectateurs dans la plus grande salle d’Europe ( 2700 places) et le plus ancien cinéma de Paris ( la salle légendaire vient de fêter ses 80 ans)!

La féerie des eaux c’est 1200 jets jaillissant à plus de 15 mètres de hauteur dansant au rythme des tubes du moment, dont l’incontournable Daft Punk, mêlés à de fascinants jeux de lumière et de laser, sans oublier les hologrammes aux couleurs du Disney de fin d’année, pour finir en apothéose avec un feu d’artifice qui vous fera retrouver votre âme d’enfant. 20 minutes en sons et lumières qui raisonnent comme une jolie introduction féerique à la nouvelle création des Studios Disney présentée en avant-première au Grand Rex, seule salle en France a diffuser le film avant sa sortie nationale prévue le 4 décembre.

Avec La Reine des Neiges, Disney nous a concocté pour les fêtes une animation totalement givrée s’inspirant d’un conte classique et adaptée, 23 ans après La Petite Sirène, d’un des plus célèbres contes d’Andersen.

Si les premières minutes laissent craindre le pire, avec d’emblée ces omniprésents passages chantés renouant avec la grande tradition musicale du célèbre studio (et abandonnée depuis le Bossu De Notre-Dame ) très vite l’intrigue ( originale ) s’impose d’elle-même :

Comment sortir le royaume d’Arendelle de cette malédiction climatique qui le plonge dans un hiver de glace éternel?

Si l’univers du conte est respecté (Andersen oblige), on y croise comme à l’accoutumée un peu de magie, quelques princesses (devenues deux sœurs par rapport au conte d’Andersen), des créatures mystiques, de mystérieux trolls, des rennes ou un bonhomme de neige facétieux….l’approche est résolument plus moderne, progressiste aussi et certainement plus noire et sombre que certains Disney…

Après le trop linéaire et formaté Le Monde de Ralph ( hommage à l’ère du jeu vidéo ) qui privilégiait l’esthétique visuelle en dépit du scénario cette Reine des neiges signe un nouvel âge d’or et confirme une nouvelle lignée d’héroïnes qui devraient, sans aucun doute, ravir les petits (peut-être davantage les petites filles) et les grands aussi…

Destinés en premier lieu aux enfants, les contes d’Andersen s’adressent en réalitéà un plus large public, tant ils bénéficient par leurs poésies, leurs morales et leurs thèmes, de différents niveaux de lecture.

La reine des neiges est certes, une histoire de royaumes (à conquérir) et de princesses ( bientôt reines ) mais attention l’approche est moins « mignonne » et « gentille » qu’elle n’y paraît.

Chez Disney, les princesses d’aujourd’hui sont moins mièvres, placides et naïves que certaines de leurs aînées. Elles sont désormais au cœur de l’action et font preuve d’héroïsme. « Rebelle » ( Mérida ) ou insolente ( Raiponce ), elles laissent désormais place à des personnages plus complexes, riches et passionnants comme la princesse Elsa, froide et inaccessible, pas vraiment une héroïne ( incapable de maîtriser ses pouvoirs) mais pas vraiment une méchante non plus (devenue mauvaise et dangereuse sans le vouloir).

Si il est toujours question de quête ce n’est plus celle du prince charmant qui est au coeur de l’action.

Les princesses du XXI eme siècle ne sont désormais plus préoccupées par le grand amour ( et si prince charmant il y a, celui-ci est loin d’être charmant… ).

Il y est, bien entendu, encore et toujours question d’amour ( comme dans La petite Sirène, seul un baiser d’amour sera salvateur pour le royaume ) mais celui qui prédomine est celui des deux soeurs l’une pour l’autre, le plus puissant, le plus intense et éternel amour…

Ecrit en 1844, La Reine des Neiges est un conte initiatique teinté de philosophie qui fait la part belle au merveilleux et questionne sur la façon de grandir, de se construire et encourage chacun de nous à garder son âme d’enfant.

Si à la fin, les deux princesses sont devenues des adultes, elles restent cependant « des enfants par le cœur ».

A la fois, une petite merveille graphique et un beau voyage au cœur de la Scandinavie ( en particulier la Norvège, fidèle à l’architecture et à ses paysages de hautes montagnes de toute beauté et aux célèbres fjords du grand Nord ) la dernière animation Disney, servie par un scenario efficace, est un magnifique enchantement visuel, un conte hivernal dont les décors glacés, enneigés et givrés invitent à la magie de Noel et aux fêtes de fin d’année!

Depuis le 20 novembre en exclusivité au Grand Rex.

Le 4 décembre, dans toutes les salles.

Lorraine Lambinet

LA REINE DES NEIGES en exclusivité au GRAND REX à Paris !
LA REINE DES NEIGES en exclusivité au GRAND REX à Paris !
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25 octobre 2013 5 25 /10 /octobre /2013 17:43
QUENTIN TARANTINO ELECTRISE LE FESTIVAL LUMIERE A LYON !

Le tout Hollywood s'est retrouvé une semaine durant, du 14 au 20 Octobre 2013, non pas à Cannes, Toronto, Venise ou Deauville mais à Lyon, la ville natale du cinématographe, qui inscrit désormais son Festival Lumière comme un événement d'envergure internationale.

Avec 265 séances et 95 000 spectateurs (soit une augmentation de la fréquentation de 20% par rapport à l'édition 2012 et presque le double par rapport à sa première édition en 2009) cette 5 ème édition donne toute sa dimension à ce festival entièrement dédié aux films du patrimoine. Son enjeu, mettre en valeur le cinéma du passé, loin d'être au départ évident, confirme aujourd’hui avec succès l'avenir prometteur d'un cinéma classique qui se refait une nouvelle jeunesse auprès d'un nouveau public.

Après Clint Eastwood, Milos Forman, Gérard Depardieu et Ken Loach c'est le cultissime Quentin Tarantino qui a reçu le Prix Lumière le 18 octobre dernier à Lyon.

Si le festival récompense ainsi chaque année un cinéaste pour l'ensemble de son œuvre, il récompense aussi le lien que celui-ci entretient avec l'histoire du cinéma.

A tout juste 50 ans et 8 films à son actif, Tarantino est certes le plus jeune lauréat mais le festival ne pouvait finalement rêver meilleur ambassadeur tant le cinéaste est un passionné de cinéphilie, collectionneur de pellicule et un fervent défenseur du cinéma classique. A cette occasion, le cinéaste a aussi été fait Commandant des Arts et des Lettres par la Ministre de la Culture Aurélie Filippetti.

« J’aime le fait d’être récompensé pour l’ensemble de ma carrière à mon âge! Cela ne m’arrive qu’en France! (Rires) ».

Et c’est sûr, le Festival Lumière va comme une caméra à Tarantino tant le cinéaste est à lui seul, une mémoire vivante du cinéma.

Après avoir décliné à 4 reprises (agenda oblige), Tarantino a répondu présent à l'invitation de Thierry Frémaux (Délégué Général du Festival de Cannes et Directeur de L'institut Lumière, organisateur du festival) et s’est ainsi montré d’une générosité et d’une authenticité rare.

C'est ainsi loin du protocole et des mondanités que Tarantino a bousculé les habitudes se montrant toujours accessible et proche de son public.

Car Tarantino en bon passionné qu’il est, ne s’est pas simplement déplacé pour prendre son prix, faire son speech et s’en retourner aux Etats-Unis.

Il est le premier Prix Lumière à avoir ainsi investi le festival dès son ouverture et ce, jusqu'à sa clôture, n'hésitant pas à serrer la main à chacun des bénévoles de la manifestation ( ils étaient pas moins de 300 cette année) mais aussi à aller dans tous les cinémas de la ville, présenter ses films, mais également ceux qui lui sont chers, ceux de sa cinéphilie, ceux des autres ...

Cette année, le premier spectateur du festival était aussi son invité d'honneur qui n'a pas manqué d'aller saluer son idole Jean-Paul Belmondo présent pour UN SINGE EN HIVER de Henri Verneuil, la séance d’Ouverture du Festival (on connaît sa passion pour le film LE DOULOS et pour Jean-Pierre Melville qui a influencé ses premiers films).

Il est aussi allé embrasser Claudia Cardinale, l'actrice italienne à qui il doit « ses premiers frissons érotiques » dans IL ETAIT UNE FOIS DANS L’OUEST de Sergio Leone.

Certains films dans le cadre d'une carte blanche, avaient même été programmé spécialement pour lui, l'occasion de voyager à travers la culture et les goûts de ce cinéphile passionné qui a déclaré avec humilité :

´Les gens qui aiment passionnément le cinéma ne peuvent faire que de bons films ...'

A son programme, quelques perles de son panthéon personnel comme VOYAGE AU BOUT DE L’ENFER de Michael Cimino (que le cinéaste a vu six fois de suite à sa sortie et jamais depuis ), LE SPECIALISTE de Sergio Corbucci ( dont il s'est inspiré pour son film DJANGO UNCHAINED ), l’improbable et surprenant film de Nick Grinde HITLER DEAD OR ALIVE ( qui lui inspira INGLORIOUS BASTERDS) ou LE VOYOU de Claude Lelouch, cinéaste auquel Tarantino a témoigné toute son admiration pendant la présentation du film au public :

« LE VOYOU, c’est PULP FICTION, 25 ans avant ! »

Du moins averti au plus cultivé, du plus jeune au plus vieux, jamais encore le festival n'avait touché un public aussi large comme si sa devise " un festival pour tous " prenait cette année tout son sens.

A ceux qui reprochaient le côté trop élitiste de la manifestation, Thierry Frémaux a offert un festival pour les amoureux de tous les cinémas...et généré un engouement populaire encore jamais atteint lors des précédentes éditions.

Sur les 38 écrans de cinéma du Grand Lyon, on aura croisé avec éclectisme, Ingmar Bergman (à l'honneur à travers une rétrospective ), Pierre Richard, Henri Verneuil, Michael Cimino ( cinéaste maudit revenu de l'enfer grâce à l'Institut Lumière ), Les Monthy Python, Miyazaki ( dont LE VENT SE LEVE, IL FAUT TENTER DE VIVRE a été présenté en avant-première française ) Brian De Palma, Hal Ashby ( cinéaste qu'on avait oublié, réalisateur de HAROLD ET MAUDE, son film le plus célèbre).

Une 5eme édition finalement à l’image de son invité d’honneur, tarantinesque, électrique et passionnée, comme l'a prouvé sa remise du prix, sans conteste le point d'orgue du festival.

C’est accompagné de "sa famille de cinéma" comme il se plait à l'appeler que Tarantino a reçu son prix :

Ce soir là, Mister White et Mister Orange mais aussi Shosanna Dreyfus ou Black Mamba ont chacun, de manière très personnelle et sincère, rendu un hommage au réalisateur américain.

Avec gratitude pour Harvey Keitel qui a remercié les deux hommes qui ont bouleversé son existence et a ainsi rappelé combien Tarantino a compté dans sa carrière tout comme Bertrand Tavernier, Président de l'Institut Lumière ( lui-même très ému lorsque que Keitel a évoqué le souvenir de la MORT EN DIRECT et la confiance qu’il lui apporta alors qu’il n’était plus du tout « bankable » après son éviction du tournage de APOCALYPSE NOW… ).

Tim Roth quant à lui, a évoqué le tournage de RESERVOIR DOGS, son premier film hollywoodien, pour lequel il a quitté son Angleterre natal et passé tout le tournage dans…une mare de sang !

La remise s’est poursuivie en musique avec Mélanie Laurent qui a repris Bang Bang (My baby Shut me down) de Nancy Sinatra (sur Bande Originale de KILL BILL) puis a entamé une danse endiablée avec Tarantino donnant à la manifestation des petits airs cannois…

Harvey Weinstein (fondateur de Miramax Films et de la Weinstein Company, 2 sociétés de production dont la carrière de Tarantino est indissociable) a expliqué comment Tarantino avait changé leur vie :

"Miramax, ma première compagnie, est celle que Quentin a construit, The Weinstein Company, ma deuxième compagnie, est celle que Quentin a sauvé "

Très glamour, c’est Uma Thurman, la reine de la soirée, qui a remis son prix au lauréat, rappelant son attachement et son respect au cinéaste qui l'a fait tourner 3 fois.

« Quentin, ton cinéma est une explosion de dynamites. Il a été une explosion dans le cinéma, dans lart…Lextravagance de ton expression, de tes rêves, de tes observations et parfois de tes cauchemars sont celles de la Justice, la Liberté, ta lutte contre loppression, pour le courage et plus encore pour lamour et la passion ! »

Amour et passion étaient donc au rendez-vous de cette soiréee, sans oublier la touche d'humour du lauréat lorsque celui-ci est venu sur scène recevoir son prix. Il n’a pas oublié de remercier les Frères Lumière mais aussi … leurs géniteurs :

"Je ne sais pas ce que je ferai aujourd'hui si les parents des frères Lumière ne s'étaient jamais rencontrés ...".

Et si, il a remercié la famille Lumière, c’est sans oublier la sienne:

" Moi qui n'ai pas de famille (Tarantino na jamais connu son père), ma famille elle est ici, autour de moi".

" Ma famille, ce sont les gens qui sont sur cette scène. Ainsi que vous!"

Juste avant de conclure :

"Le cinéma est ma religion, la France, mon Vatican"

Cette année, l'événement n'était pas seulement dans les salles ou sur l'écran mais aussi dans les rues lyonnaises...

Le cadeau d'anniversaire à cette 5eme édition (mais aussi aux 30 ans de l'Institut Lumière) c'était le remake de La Sortie des Usines (réalisé par les frères Lumière en 1895 ), premier film de l'histoire du cinéma, réalisé par des Tarantino, Cimino et Schatzberg, ce 19 octobre 2013, à l'endroit même oū il a été tourné (Rue du Premier Film) et oū le Cinématographe a été inventé (L’Institut Lumière).

Cet hommage à la naissance du Septième art ne pouvait rêver meilleur casting avec pas moins de 80 figurants dont parmi eux, un chien, un vélo (celui de Thierry Fremaux) et Claude Brasseur, Clotilde Courau, Emmanuelle Devos, Richard Bohringer, Françoise Fabian, Vincent Perez, Arielle Dombasle, Bertrand Tavernier, Marie Gillain, Tahar Rahim, Leila Bekhti, Christophe Lambert, Laurent Gerra, Clovis Cornillac, Elsa Zylberstein,Tim Roth, Julie Gayet, Harvey Keitel et son jeune fils, Clotilde Hesme, Tony Gatlif, Léa Drucker, Fatih Akin, Agathe Bonitzer, Gaspar Noé, Irène Jacob, André Dussolier, Radu Mihaileanu, Virginie Efira, Rachid Bouchareb ...

On conclura simplement avec les mots du président de l'Institut Lumière, Bertrand Tavernier, qui résument assez bien cette édition exceptionnelle :

" Merci Quentin, d'avoir électrisé ce festival ! "

Lorraine Lambinet

QUENTIN TARANTINO ELECTRISE LE FESTIVAL LUMIERE A LYON !
QUENTIN TARANTINO ELECTRISE LE FESTIVAL LUMIERE A LYON !
QUENTIN TARANTINO ELECTRISE LE FESTIVAL LUMIERE A LYON !
QUENTIN TARANTINO ELECTRISE LE FESTIVAL LUMIERE A LYON !
QUENTIN TARANTINO ELECTRISE LE FESTIVAL LUMIERE A LYON !
QUENTIN TARANTINO ELECTRISE LE FESTIVAL LUMIERE A LYON !
QUENTIN TARANTINO ELECTRISE LE FESTIVAL LUMIERE A LYON !
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QUENTIN TARANTINO ELECTRISE LE FESTIVAL LUMIERE A LYON !
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5 octobre 2013 6 05 /10 /octobre /2013 15:21
RING ou un portrait cru, poétique et amusant du Couple avec Audrey Dana et Sami Bouajila

Moderne et innovante, RING est la bonne petite surprise de cette rentrée théâtrale parisienne.

Ecrit par Léonore Confino, RING fait partie d'une trilogie en collaboration avec son acolyte et metteur en scène, Catherine Schaub: l'ensemble se compose de Building, sur le monde du travail (présenté au dernier festival d’Avignon) et de Les uns sur les autres (prochainement au Théâtre de la Madeleine en janvier 2014) sur la famille.

Chacun propose des scènes de vie et un point de vue sur une réalité car, comme l’explique l’auteur, quand on demande des nouvelles à quelqu'un c'est toujours:

'Et le travail ? Et la famille ? Et le couple ?’

Dans RING, il est donc question du couple, celui des amants, des jeunes parents, d’Adam et Eve, tour à tour convoqués dans une chambre conjugale, une salle de bain ou dans une boîte de nuit et dont le point commun est la difficulté à cohabiter ensemble…

Derrière une écriture contemporaine, se dessine, par petites touches, un sous-texte d'une cruauté incroyable. Car RING est une vision plutôt pessimiste de la vie à deux, au sein de laquelle homme comme femme doit faire des efforts surhumains pour coexister avec l'autre et tenter d'élucider le mystère de cet inconnu qui vit sous le même toit et avec lequel il est condamné à vivre.

Écrit et mis en scène par deux femmes RING n’est, contre toute attente, ni une pièce féministe, ni un brûlot contre le sexe opposé, bien au contraire, tout le monde en prend pour son grade. Le constat est même sans appel : homme et femme ne finiraient par se comprendre qu’en état d’ébriété (jouissive scène de la boîte de nuit)...

Malgré quelques clichés et un sujet mainte fois rebattu, celui du couple, RING prouve qu’avec un peu d’audace, d’originalité et de vivacité, l’important au théâtre n’est pas son sujet mais sa façon de l’aborder!

Un peu comme dans la vie et sans ménagement, la pièce oscille intelligemment entre poésie, crudité et rire.

Des coups de poings, certes, mais des rires aussi dans ce grand déballage conflictuel et passionnel qui vous fera sourire les 80 minutes que dure ce combat vif, corrosif et musclé.

Sur ce "ring", on est dans tous ses états : on couche, on danse, on se rencontre, on s'attire, s'attise, on s’aime, se pousse, se repousse, se lasse, se déteste.

Dans un décor épuré et lumineux (un banc, un lit, une table, deux chaises) la scène s'improvise terrain de jeu et d'expérimentations sur lequel on analyse les comportements et mutations perpétuelles de Camille (l’homme) et… Camille (la femme).

La sobriété du décor, totalement blanc, donne la part belle au jeu des acteurs qui livrent une véritable performance avec toutefois une mention spéciale à Audrey Dana, littéralement bluffante et hilarante en femme survoltée au bord de la crise de nerfs qui nous ferait presque oublier, Sami Bouajila, son partenaire.

Alors qui de l'homme ou de la femme remportera ce combat ? On ne vous le dira pas.
Pour le savoir, il ne vous reste qu'à découvrir la pièce de la rentrée, celle qui vous fera du bien aux zygomatiques et vous apportera une bonne dose d’euphorie!

Et si vous croyez que tout a été dit sur l’intimité du couple, RING est une bonne occasion de vous prouver le contraire en venant découvrir au théâtre du Petit Saint-Martin à Paris (jusqu’au 26 Octobre), ce combat un peu féroce, certes, mais plein d'humour.

Lorraine Lambinet

Audrey Dana et Sami Bouajila sur la scène du Petit Théâtre Saint Martin à Paris jusqu'au 26 Octobre 2013
Audrey Dana et Sami Bouajila sur la scène du Petit Théâtre Saint Martin à Paris jusqu'au 26 Octobre 2013

Audrey Dana et Sami Bouajila sur la scène du Petit Théâtre Saint Martin à Paris jusqu'au 26 Octobre 2013

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18 septembre 2013 3 18 /09 /septembre /2013 19:01
LA VIE D'ADELE: UN CHOC EMOTIONNEL CRUEL ET BRULANT

Avec LA VIE D’ADELE, qui a reçu la Palme d’Or, la première depuis ENTRE LES MURS de Laurent Cantet en 2008, le cinéma français a prouvé qu'il brillait encore et rayonnait toujours.

Véritable surprise cannoise, il n’était pas du tout certain que le puritain président américain apprécie le film (Rappelons que le film de Soderbergh, jugé « trop gay » a été privé de sortie en salles aux USA. A défaut, il a été financé et diffusé par la chaîne HBO) et pourtant Steven Spielberg a bien été touché par ce film qu’il a définit précisément et justement comme « une bourrasque assez décoiffante »

Il est fort à parier que le film, au vu des scènes de sexes très explicites, connaîtra certainement une interdiction voire une censure lors de sa sortie en salles aux USA mais deviendra malgré tout et sans aucun doute, un film culte comme l’a été, il y a 20 ans, le polémique film de Cyril Collard.

En 1992, LES NUITS FAUVES est le premier film à rendre accessible aux spectateurs la réalité d’une maladie à l’époque encore taboue. Malgré sa polémique, Il est aujourd’hui, devenu un film symbole et le film culte de la génération Sida.

LA VIE D’ADELE est le genre de film qui réjouit mais peut gêner aussi:

C'est l’histoire de Adèle et de sa rencontre avec Emma, 2 jeunes femmes adolescentes qui connaîtront l'une pour l'autre une passion brulante et fugitive.

Certains ne manqueront d'ailleurs pas de rapprocher la médiatisation du film et son accueil très positif auprès du public et de la presse (rarement, un film n’aura fait autant l’unanimité sur la Croisette) à l'actualité politique et les polémiques autour du mariage pour tous.

Hasard ou Coincidence de l’actualité, le jour de sa récompense à Cannes, le dimanche 26 Mai avait lieu à Paris, une manifestation contre le mariage pour tous… Quelques jours, plus tard, le 29 mai, à Montpellier, était célébré le premier mariage homosexuel.

Certains se demanderont si le Jury de Spielberg a voulu avant tout récompenser un film de son époque qui s'inscrit dans l'air des passions actuelles, celles de son époque, des droits, des lois, de l'homosexualité...Mais c’est certainement un faux débat car LA VIE D’ADELE n’est ni un film militant, ni un film politique et encore moins un « film mode » qui serait fatalement condamné à se démoder.

Si cette année, sur la Croisette, il y avait 3 films qui abordaient l'homosexualité ( avec L’INCONNU DU LAC de Alain Guiraudie ou MA VIE AVEC LIBERACE de Soderbergh) c’est sans aucun doute le plus beau film qui a été récompensé et qui est selon le Président du jury :

"Une très belle histoire, un amour magnifique auquel tout le monde peut s'identifier, peu importe la sexualité".

10 ans après, L’ESQUIVE, Kechiche aborde à nouveau les sentiments, désirs et tourments adolescents à travers cette histoire, celle d'une rencontre, d'un amour, d'une séparation au-delà de toute homosexualité. Si Kechiche évoque l'homosexualité, c’est seulement entre les lignes et toujours avec une très grande délicatesse, restant essentiellement axé sur cette histoire comme n’importe quelle histoire d’amour.

Plutôt que de faire un film sur la différence, il la normalise. Dans son cinéma, L'amour est plus fort que tout, au-delà des différences.

Sociologue un peu, cinéaste sûrement, il aime confronter ses personnages les uns aux autres, jouer avec les classes sociales.

Tout les oppose, pourtant Emma, l'artiste ( Léa Seydoux), va aimer Adèle, la prolétaire ( Adèle Exarchopoulos.

Le triple prix exceptionnel décerné par le Jury au réalisateur et à ses deux actrices (que Spielberg a tenu à associer au film) semblait une évidence tant le film repose sur ses deux actrices. 3 jours après sa projection au Palais, on ne parlait que d’elles, de Léa Seydoux et Adèle Exarchopoulos et de ce film certes cru, cruel et brûlant mais qui restait un véritable choc émotionnel.

Formidable découvreur de talents, Kechiche, après avoir révélé Hafsia Herzi (Meilleure actrice au Festival de Venise et Meilleur espoir au César pour LA GRAINE ET LE MULET) ou Sara Forestier (César du Meilleur Espoir pour L’ESQUIVE), nous offre deux actrices, les deux plus grandes révélations du Festival.

Et à ceux qui reprochaient leur absence de la sélection (vain et sempiternel débat qui revient chaque année sur la Croisette), ce sont finalement bien elles, les femmes, qui à travers ce formidable portrait de la jeunesse d’aujourd’hui, ont été récompensées.

A la fois, touchant, charnel et amer, c’est certainement l’un des plus beaux éloges de la femme et de la passion à travers cette formidable chronique érotique et sensuelle sur le trouble adolescent et la construction de soi.

Cinéaste naturaliste (on le compare souvent à Pialat), cinéaste de l’intime aussi, l'émotion du film tient à la réalisation de son cinéaste et à son réalisme, à la fois troublant et saisissant. Filmées de très près, les actrices s'offrent entièrement à leur metteur en scène, apportant au film sa dimension charnelle.

Car Kechiche, malgré les diverses polémiques, aime ses actrices et il aime s’y attarder, longuement, les filmer au plus près, longtemps, jusqu’à dessiner une sorte de cartographie composée de gros plans, des tableaux transformant ses personnages en de magnifiques abstractions picturales.

Mais c’est avant toute chose ( ce qui pourrait aussi rebuter et mettre à distance certains spectateurs) un film libre dont le caractère interminable des scènes et la dilatation temporelle est la signature stylistique de tous les films de ce réalisateur.

Des films qui s’attachent à ses personnages, leurs visages et leurs larmes, au moindre de leurs paroles, de leurs mouvements ou de leurs gestes comme celui discret de Adèle qui remonte chaque matin son pantalon, se recoiffe, sa manière de marcher ou de manger.

Tous les films de Kechiche, de LA VENUS NOIRE à LA VIE D’ADELE, sont des conversations physiques, un langage des corps, un corps à corps qui met en scène une partie du corps en particulier. On se souvient de la dégustation goulue du couscous dans LA GRAINE ET LE MULET. Ici, les gros plans dont la bouche et ses plaisirs est l’épicentre du film. Chez Kechiche, les plaisirs physiques, du ventre et de la chair ne vont pas sans les plaisirs de l’esprit, des arts et de la culture.

Le film rend un vibrant hommage à la passion amoureuse mais rend hommage aussi à une autre passion celle de l’enseignement, de la littérature ou des beaux-arts. La passion et la vocation sont d’ailleurs les moteurs principaux de ces deux femmes.

Chez Kechiche, il n’y a pas d’amour sans art qu’il soit littéraire ou culinaire. Adèle et Emma parlent de livres, de Sartre et de philosophie, de peintures mais aussi de fruits de mer ou de pâtes bolognaises…

Lorraine Lambinet

LA VIE D'ADELE: UN CHOC EMOTIONNEL CRUEL ET BRULANT
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8 septembre 2013 7 08 /09 /septembre /2013 20:07

 

 

La sélection des films en compétition au dernier festival de Deauville, souvent inspirés de fait-divers réels, laissait entrevoir cette année le portrait sans concession d'une Amérique   ( et d'une industrie du cinéma? ) qui va mal.

Cette année, les films étaient pour la plupart, âpres et minimalistes, noirs et cruels, témoignant d'une Amérique sanguinaire en proie à la violence et à la folie, dans laquelle la libre circulation des armes semble encourager chacun à faire sa propre loi.

 

Dans Blue Caprice ( basé sur l'histoire effroyable et véridique des "snipers de Washington", fait divers qui a tenu en haleine l'Amérique pendant 23 jours en 2002) un homme forme un petit garçon au maniement des armes et le transforme en tueur en série. Le film de Alexandre Moors ( français installé aux USA ) est une étude de la folie et de l'aliénation ou comment créer un monstre mais c'est aussi un voyage à travers l'Amérique au cours duquel deux paumés deviendront les ennemis publics no 1 et qui se clôturera par le massacre de 10 personnes choisies au hasard...

 

 

Blue Ruin de Jeremy Saulnier, à mi chemin entre le thriller et l'épouvante, est une histoire sanglante celle d'un SDF qui ne sait absolument pas se servir d'une arme mais décide malgré tout de se faire justice lui-même afin de venger coûte que coûte sa famille assassinée. Le réalisateur présente clairement son film comme une critique envers la vente en libre service des armes aux USA en particulier en Virginie où l'action se situe et où les armes font partie intégrante de la culture.

 

Mêmes sons de cloches, dans Shérif Jackson, western aux accents tarantinesques des frères Logan et Noah Miller oū une femme dans l'Amérique sauvage du XIX ème siècle, aidée par l'extravagant Sherif ( Ed Harris), part en croisade ( sanglante ) pour venger l'assassinat de son mari. Ce film prouve qu'en matière d'armement les américains n'ont finalement pas évolué depuis les pionniers...

 

Cette année, à Deauville, si il était question de violence et de vengeance, l'Amérique dans tous ses états, a aussi laissé place à la question du racisme, sujet souvent en ligne de mire dans le cinéma américain.

Deauville présentait cette année deux films qui abordaient la question avec force et originalité.

Prix du public et Prix de la Révélation Cartier, Fruitvale Station est lui aussi tiré d'un tragique fait-divers. Le premier long métrage de Ryan Coogler raconte les 24 heures qui ont précédé le meurtre d'un jeune père de famille noir suite à un policier qui laissera échapper par erreur un coup de feu fatal.

 

Un des temps forts du festival restera sans aucun doute les larmes de Lee Daniels et de Forest Whitaker ( l'invité surprise du festival ) lors de la longue standing ovation faite au au Majordome, le film qui a bouleversé le public et ...le Président Américain ( argument marketing imparable qui a certainement participé au succès du film au pays de l'Oncle Sam oū il cartonne actuellement en tête du box office ). Le Majordome s'inspire de l'histoire vraie de Eugène Allen,majordome noir à la Maison Blanche qui a vu défiler sous ses yeux d'Eisenhower à Reagan, pas moins de 8 présidents blancs. De manière originale, le film aborde les grands évènements historiques des états-unis et à travers eux, 30 années d'évolution des droits afro-américains, "une vision plus noire" de l'histoire et de la condition noire.

 

L'autre grande émotion du festival a été la présence de Michael Douglas ( dont ce n'était pas la première venue en Normandie. C'est ici en 1999 qu'il rencontra sa femme Catherine Zeta-Jones se plaît-il à rappeler en interview malgré les rumeurs de séparation du couple ) qui a rappelé lors de la conférence de presse du film Ma Vie Avec Liberace ( magnifique film d'Ouverture du Festival ) son éternelle reconnaissance à Soderbergh d'avoir attendu que son cancer soit guéri pour entamer le tournage et combien ce rôle a été, pendant sa convalescence, "la lumière au bout du tunnel" et aujourd'hui " le plus beau cadeau de sa carrière".

 

L'émotion a ensuite laissé place à une triste réalité, un terrible constat dressé par Michael Douglas qui a déploré le manque de confiance grandissant des studios hollywoodiens pour leurs auteurs.

Rappelons qu'aux USA, le film sur la vie intimiste, orageuse et cachée du pianiste Liberace, show-man de Las Vegas et superstar américaine a été produit par la chaîne HBO. Le film "jugé trop gay" n'a été financé par aucun studio de cinéma américain et n'est pas sorti au cinéma mais uniquement diffusé à la télévision...

Télévision ou pas, Ma Vie avec Liberace, en compétition au dernier festival de Cannes, est un vrai film de cinéma. Non pas un simple biopic sur l'ascension et la décadence d'un showman de Las Vegas mais l'émouvant récit de l'histoire d'amour d'un pianiste exubérant et fantasque interprété de manière magistrale par deux grands acteurs incontournables d'Hollywood, Michael Douglas et Matt Damon.

 

En France, si le film sortira dans les salles dès le 18 septembre, il soulève cependant quelques questions quant à l'avenir du cinéma indépendant américain:

Soderbergh a rappelé son désir de faire "plus de télévision" déclarant que ce choix lui apportait plus de liberté.

Face à une industrie de plus en plus frileuse face à des projets audacieux et exigeants, de nombreux auteurs doivent aujourd'hui faire face à cette crise d'identité qui n'a jamais été aussi flagrante que cette année sur les planches...

Financé en partie par les internautes, Blue Ruin ou Smell Of Us, le prochain film de Larry Clark ( invité d'honneur du Festival ) ont ainsi fait appel à un nouveau système de financement appelé crowfunding et n'auraient certainement pas vu le jour sans les fonds récoltés sur la toile...

Le crowfunding est-il pour autant l'avenir du cinéma? Encore difficile pour le moment de répondre à cette question mais une chose est certaine le cinéma d'auteur doit aujourd'hui composer pour continuer d'exister!

Si à Deauville, le cinéma est roi, pour la 4 ème année consécutive, c'est la télévision et les séries en particulier qui se sont invitées et ont crée l'évènement.

 

L'un des autres gros événements du festival ( sachant que la Master class de Soderbergh aura finalement été annulé ) était la venue de Vince Gilligan, créateur, scénariste, producteur et réalisateur de Breaking Bad, la série la plus en vue de ces 5 dernières années et dont l'ultime épisode sera diffusé le 29 septembre sur la chaîne AMC. L'esthétique et l'écriture très cinématographique de cette série, auréolée d'une pluie d'Awards, n'a rien à envier aux plus grands films d'Hollywood.

Après une première et convaincante incursion d'un David Fincher derrière une caméra télévisuelle ( House of Cards ) et les séries à venir de Alfonso Cuarón ( Believe), Nicolas Winding Refn ( Barbarella ) ou encore la série de Night Shyamalan ( Wayward Pines ), cette 39 ème édition du Festival américain de Deauville prouve finalement, à ceux qui en doutaient encore, que l'avenir du cinéma américain est peut-être ailleurs...

 

 

-Blue Ruin, sortie en salles, le 30 avril 2014.

-Blue Caprice, aucune sortie en France n'est prévue pour le moment.

-Shérif Jackson, sortie en salles, le 9 octobre 2013.

-Fruitvale Station, sortie en salles, le 1er janvier 2014

-Le Majordome, sortie en salles, le 11 septembre.

-Ma Vie avec Liberace, sortie en salles, le 18 septembre.

 

 

 

Lorraine Lambinet

L'AMERIQUE DANS TOUS SES ETATS: VENGEANCE, FOLIE, RACISME et TELEVISION au 39ème Festival Américain de Deauville
L'AMERIQUE DANS TOUS SES ETATS: VENGEANCE, FOLIE, RACISME et TELEVISION au 39ème Festival Américain de Deauville
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27 août 2013 2 27 /08 /août /2013 11:25
EN TOURNAGE: DES PLANCHES AU CINEMA, LA DIPLOMATIE de Volker Schlondorff

Quel est le point commun entre LE PÈRE NOËL EST UNE ORDURE de Jean-Marie Poiré et LE SOUPER de Edouard Molinaro?

A priori aucun, hormis le fait que à l'origine, ce sont tous les deux des films adaptés de pièces de théâtre.

Et quand le théâtre fait son cinéma, de plus en plus source d'inspiration pour les réalisateurs, cela donne des succès aux box-office comme CARNAGES de Roman Polanski ( d'après la pièce de Yasmina Reza ) ou LE PRÉNOM adapté au cinéma par les auteurs de la pièce, Alexandre de La Patellière et Mathieu Delaporte.

Ce matin du 22 aout 2013, à deux pas de la Place Vendôme, un char américain Sherman entouré de véhicules militaires manœuvre Rue Castiglione. À quelques jours de la date anniversaire de la Libération de Paris, Volker Schlondorff, le plus francophile des cinéastes allemands, vient d’entamer le tournage du film DIPLOMATIE qui se déroulera à Paris jusque fin septembre.

Adapté de la pièce de théâtre à succès de Cyril Gely, le film réunit André Dussollier et Niels Arestrup, le brillant duo qui a joué plus de 200 fois la pièce sur scène.

L’action se situe dans la nuit du 24 au 25 Aout 1944 à l’Hotel Meurice, Rue de Rivoli, les alliés arrivent aux portes de Paris, avides de la ville reprendre aux nazies qui l’occupent depuis 4 ans.

DIPLOMATIE est un face à face en huis-clos entre deux hommes, le Général Allemand Von Choltitz qui, sous les ordres d’Hitler s’apprête à faire sauter Paris et le Consul Raoul Nordling qui va user de toutes les armes de la diplomatie pour tenter de l’en dissuader.

La rencontre est certes fictive mais le contexte historique, lui, est exact.

Là où chacun de nous, sait que le Général va outrepasser ses fonctions et que Paris ne sera finalement pas détruit, DIPLOMATIE excelle avant tout, par la qualité de son texte et la complexité des rapports humains. Un texte qui repose sur un duel formidablement dramatique dont l'enjeu est l'avenir de Paris, porté par l’interprétation de 2 acteurs remarquables qui suffit à nous rendre intense cette fameuse nuit. L'oeuvre de Cyril Gely est avant tout une étude de caractères éloignée de tout manichéisme ou de clichés qui repose sur l'antagonisme des 2 personnages.

Tour à tour, adversaires et complices, les deux hommes se livrent à une joute verbale entre ruse, humour et finesse.

Après le refus de l'hôtel Meurice ( quartier général des forces d'occupation Allemandes et logement de fonction du général Von Choltitz pendant l'Occupation ) de recevoir le tournage, celui-ci se poursuivra pendant 5 semaines en Studio oū l'intérieur feutré de la suite du grand hotel parisien sera pour l'occasion entièrement reconstituée.

On a hâte de découvrir l’adaptation au cinéma de ce somptueux face à face en huis-clos réalisé par le réalisateur du film LE TAMBOUR ( Palme d'Or ).

Né en 1939, le cinéaste allemand, passé maître dans les adaptations ( L’Honneur perdu de Katharina Blum, Le Tambour,) a toujours manifesté à travers ses films un intérêt pour l’histoire, la guerre ( la seconde ) et l’après-guerre.

Avec DIPLOMATIE, Volker Schlondorff sera même le premier réalisateur allemand à faire un film sur l’Occupation.

Se sera plus précisément, la seconde fois, après sa fiction télé, LA MER À L'AUBE où il dresse à travers cette méditation sur l'être humain, en proie aux doutes, un portrait plus complexe que caricatural de l'allemand. Entre les vicissitudes du pouvoir et les heures sombres de l’histoire, Schlondorff retrouve à travers ce film, ses thèmes de prédilection.

On espère que le film, coproduction franco-allemande, produit et distribué par Gaumont restera fidèle à ce texte, d'une excellente qualité et que l'unité de lieu et de temps qu'impose l'œuvre saura trouver sa place sur grand écran.

En attendant la sortie du film en salles, voici les quelques photos prises, le jour du tournage, Rue Castiglione où pour l'occasion l'entrée de l'Hotel Meurice, pourtant à proximité, avait été reconstituée par les décorateurs.

Ce jour-là, la scène filme le Général allemand en état d'arrestation devant son QG sous les injures et les crachats des parisiens. Dans l'ombre, le Consul qui vient de passer la nuit entière avec le Général, arrête le geste d'un passant sur le point de jeter une pierre au Général vaincu...

Lorraine Lambinet

EN TOURNAGE: DES PLANCHES AU CINEMA, LA DIPLOMATIE de Volker Schlondorff
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19 août 2013 1 19 /08 /août /2013 22:45

En compétition à un Certain Regard au dernier Festival de Cannes, GRAND CENTRAL était l'une des bonnes surprises de cette 66ème édition et certainement l'un des meilleurs films français de l'année. Rebecca Zlotowski dont le premier ( et très remarqué ) film BELLE EPINE avait remporté le Prix de la Critique du Meilleur Premier Film au même festival ainsi que le Prix Louis Delluc confirme avec ce remarquable second film sa place dans le cinéma français.

 

 

Si GRAND CENTRAL a remporté le Grand Prix au dernier Festival de Cabourg qui célèbre chaque année l'amour, c'est que d'amour, il en est bien question dans ce film mais sa plus grande originalité est d'évoquer ce sentiment noble à travers le prisme d'un milieu hostile et dangereux, peu vu au cinéma, celui d'une centrale nucléaire.

Ne vous méprenez pas, malgré les nombreux débats et après Fukushima, GRAND CENTRAL n'est pas un film militant à charge contre l'industrie du nucléaire, c'est avant tout une passion amoureuse au sein d'un milieu singulier et méconnu.

Si Rebecca Zlotowski filme l'amour au plus près des réacteurs, elle témoigne aussi de manière remarquable et précise des conditions de travail des décontaminateurs de la Centrale, ces ouvriers de maintenance peu qualifiés qui risquent chaque jour leur vie.

A travers ces héros du quotidien, elle s'attache à cette classe sociale qui lui est chère, celle des prolétaires qu'elle décrit telle une entomologiste dans leurs moindres gestes et rituels de décontamination. Après les motards de BELLE EPINE ou la communauté des gens du voyage de JIMMY RIVIÈRE ( film dont elle a co - écrit le scénario avec Teddy Lussi-Modeste, son camarade de promo à la Fémis ) on retrouve l'entité du groupe et de la communauté. Ici, les ouvriers itinérants rassemblés dans les mobiles-homes autour de la Centrale composent une sorte de micro-société.

C'est certain, il y a du Zola chez Zlotowski!

La centrale nucléaire est ici un personnage à part entière qui participe au romanesque du film, une sorte de "monstre-machine" qui rappelle La Lison, la locomotive de la Bête Humaine ou le Voreux, la mine vorace qui engloutit les mineurs dans Germinal.

 

Comme dans son premier film, les personnages de Rebecca Zlotowski agissent sous l'influence et la menace d'un territoire dangereux qui semble déterminer inconsciemment leur dualité psychologique partagé entre un élan vital et un désir de mort.

Si Dans BELLE EPINE, les vertiges et les premiers émois de l'adolescence s'expriment dans le quotidien dangereux et déjanté des motards du marché de Rungis dans GRAND CENTRAL c'est à l'ombre de la centrale nucléaire, toxique et radioactive, que les personnages laissent exprimer leurs instincts. Filmé en décors naturels le film distingue clairement la nature luxuriante, ce lieu ouvert et festif oū les personnages laissent exprimer leurs passions et leurs désirs amoureux du lieu clôt, limite carcéral de la Centrale qui emprisonne et asphyxie.

Il y a aussi du Renoir dans Grand Central qui n'est pas sans m'évoquer PARTIE DE CAMPAGNE ( dans sa manière d'allier le plaisir à la Nature), LA REGLE DU JEU ou encore TONI dont le nom du personnage incarné par Denis Ménochet ( bourru et attendrissant ) lui est directement emprunté comme un clin d'oeil au film de Renoir considéré comme le film instigateur du néoréalisme italien ...

Mais il y a aussi chez cette "Néoréalisatrice" sous influence quelque chose qui tend vers le cinéma réel d'un Ken Loach ou d'un Lodge Kerrigan (son tuteur lorsqu’elle était élève à la Fémis) mais pas seulement. Car si GRAND CENTRAL est la preuve brillante qu'on peut faire un film profondément ancré dans un milieu c'est sans pour autant tomber dans les pièges et les clichés d'un cinéma social ou naturaliste.

GRAND CENTRAL mêle les genres et c'est ce qui en fait sa singularité, et se situe davantage entre la tragédie grecque et le conte. Un conte cruel dans lequel les personnages seraient en sursis, irrémédiablement condamnés par leur environnement, prisonniers de leur combinaison ou de leur propre corps.

Chez Zlotowski les sentiments sont radioactifs, l'amour est ici une malédiction aussi dangereuse que la radioactivité. Invisible, ils contaminent lentement et menacent le quotidien des nos personnages.

Gary ( Tahar Rahim ), le décontaminateur, flirte avec la mort chaque fois qu'il va travailler dans la Centrale pour faire tourner la machine à fabriquer de l’électricité mais ce qui va réellement le contaminer et lui sera tout aussi fatal, c'est sa rencontre avec la belle Karole ( Léa Seydoux), l'ouvrière de la conserverie de poissons ( mais aussi la femme de son collègue Toni, l'excellent Denis Ménochet ) qui va l'attirer dans ses filets et le rendre prisonnier de cette passion adultère et clandestine.

 

Dans GRAND CENTRAL si il est question de passion, le film est aussi une déclaration d'amour d'une réalisatrice à son actrice. Zlotowski ne s'en cache pas et avoue être amoureuse de son actrice. Avec BELLE EPINE, la réalisatrice offrait à Léa Seydoux un beau rôle, elle lui offre ici un grand rôle. Si l'actrice irradie le film c'est sans aucun jeu de mots tant elle n’a jamais été aussi lumineuse, érotisée, fatale et sensuelle que dans ce film!

Après une année bien morne, cette magistrale histoire d'amour sous haute tension sortira en salles le 28 août et devrait sans aucun doute marquer cette rentrée cinématographique!

 

Lorraine Lambinet

 

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2 août 2013 5 02 /08 /août /2013 13:58
 Après RANGO, Gore Verbinski (re) donne un nouveau coup de fouet au Western avec LONE RANGER

Fort du succès planétaire de la saga Pirates Des Caraïbes, le tandem Gore Verbinski - Johnny Depp revient avec un western complètement barré toujours signé Disney et produit par Jerry Bruckheimer.

Depuis ( déjà) une décennie Johnny Depp porte sur ses épaules l'une des franchises les plus rentables d'Hollywood. Et aujourd'hui, le pirate aux millions de dollars, semble ne signer que des films dignes des plus grandes attractions du parc aux grandes oreilles et uniquement destinés aux - de 15 ans...

En Jack Sparrow, Chapelier Fou ( il tournera bientôt la suite de Alice ) ou encore en Willy Wonka ou en Magicien d´Oz ( c'est lui qui était pressenti pour incarner le personnage de James Franco mais pas conciliable avec le tournage de Lone Ranger), les films de Johnny Depp ( même si on les aime! ) s'adressent davantage à nos enfants et malheureusement de moins, à nous, adultes qui l'avons découvert, il y a 25 ans dans 21 Jump Street puis Arizona Dream ou Dead Man...

Depuis bientôt 10 ans, chaque nouveau film de Johnny Depp me questionne:

Aurions -nous à ce point vieilli et perdu notre âme d'enfant ?

Avec LONE RANGER, le héros de notre enfance qui vient de fêter ses 50 ans, prouve que non!

Lone Ranger reste un divertissement estival mais qui ravira ( enfin ) petits ...et grands!

L'été 2013, ne sera pas l'année de tous les succès mais celui de tous les dangers. Après les échecs de MAN OF STEEL ( ma critique ), STAR TREK INTO DARKNESS, PACIFIC RIM ou WOLVERINE, l'été s'annonce particulièrement meurtrier pour les studios hollywoodiens et leurs blockbusters.

Mais si le public américain est passé à côté de Lone Ranger ( aux USA, le film est considéré comme le bide de l'été ) croyez - moi, il est bien loin d'être un mauvais film à comparer avec les productions du moment, sans fraicheur ni originalité, qui nous servent du Super-Héros à toutes les sauces...

Il est contemporain de Superman ( tous deux crée en 1933 ), il porte un masque mais ce Lone Ranger n'est pas un super héros, ni le héros de multiples suites ou reboots ( du moins pour le moment...).

Loin du super héros à la mode que Gore Verbinski prend d'ailleurs un malin plaisir à tourner en dérision ( à travers le masque dont tout le monde se moque ), ce héros là ne vole pas et n'a pas de super pouvoirs. C'est un héros, un vrai, qui se situe davantage du côté d'un Robin des Bois ou d'un Zorro version western: un cowboy masqué qui va parcourir le Grand Ouest monté sur Silver, son cheval blanc et accompagné de Tonto, l'indien, afin de faire régner la Justice et défendre la veuve et l'orphelin.

Après, The Brave ( seul et unique film réalisé par l'acteur ) et Dead Man, Johnny Depp incarne Tonto de la tribu comanche et endosse pour la 3ème fois de sa carrière le rôle d'un indien, comme pour rendre hommage à ses racines et origines Cherokee. Les pitreries et mimiques rappellent certes un peu celles de Jack Sparrow mais cela n'est pas pour nous déplaire.

Et si Armie Hammer rime parfaitement avec Lone Ranger, c'est tout simplement parce que ce rôle lui va comme un gant. Celui qui aurait pût être facilement éclipsé face à Johnny Depp confirme sa "naissance" sur grand écran et se révèle être le nouvel "héros" du cinéma américain. Révélé dans THE SOCIAL NETWORK ( il incarnait les jumeaux ) et plus récemment en prince Andrew Alcott dans BLANCHE NEIGE, on risque d'en entendre beaucoup parler...

La dernière production Disney nous offre un casting de choix et des aventures originales qui vous changeront des super héros, sequels, prequels ou autres reboots qui monopolisent actuellement les écrans ( en 2013, on compte pas moins de 13 suites et autant de franchises). Certes, Lone Ranger est une énième franchise mais elle est encore, pour le moment, complètement étrangère en France.

Figure majeure de la culture populaire américaine ( qui existe sous forme de dessin animé, feuilleton radiophonique, série télévisée et 5 adaptations cinématographiques ...) ce nouvel héros qui débarque est aussi peu connue en France que culte au pays de l'Oncle Sam.

Truffé d'humour et d'actions, les ados en vacances vont adorer ( surtout si ils jouent encore aux cowboys et aux indiens) et comme c'est aussi un beau voyage au coeur du Far West américain ponctué de petits clins d'œil sympas, le film ravira les parents aussi.

Aussi survolté, aventurier et halluciné que RANGO (que j'avais personnellement adoré), j'ai trouvé les deux univers assez proches.

Tout aussi inventif, référencé, drôle et intelligent, on y retrouve la même maturité du propos couplé au sens de l'absurde qui plaira aux adultes.

Lone Ranger est tout d'abord un bel hommage aux plus grands westerns classiques, genre auquel Gore Verbinski redonne un bon coup de fouet comme il l'a fait aux films de pirates et qui pourrait pourquoi pas, attirer les fans du genre....

Et puis depuis DJANGO UNCHAINED, le film de tous les records et le plus gros succès de Tarantino en France, le western a prouvé qu'il avait son public.

Si les méchants sales et grimaçants semblent tout droit sortis d'un western spaghetti c'est que Verbinski est un fan absolu du genre.

On se souvient que dans l'excellent RANGO ( dont chaque plan était un hommage à IL ETAIT UNE FOIS DANS L'OUEST et à Sergio Leone à travers les personnages de "Jack La Morsure" qui épouse les traits de Lee Van Cleef ou de "L´esprit de l'Ouest" qui n'était pas sans rappeler Clint Eastwood) Verbinski lui avait déjà redonné ses lettres de noblesses et prouvé que le genre n'était définitivement pas mort.

Digne d'un bon western, le film nous embarque dans des décors grandioses, ceux de Monument Valley qu' un certain John Ford immortalisa à travers 7 de ses films.

Le film débute par une belle mise en abyme à travers un petit garçon, déguisé en cowboy, qui dans une fête foraine ( lieu qui n'est pas sans nous évoquer le cinéma des origines) va rencontrer Tonto, l'indien, et découvrir la légende de Lone Ranger pour découvrir, à travers elle, les origines et l'histoire des Etats-Unis.

Et si Hollywood n´a pas toujours montré les amérindiens sous leur meilleur jour ( souvent réduit à l'image du bon sauvage ou du faire - valoir comme c'estd'ailleurs le cas dans le Lone Ranger original ), le film tant à faire changer les mentalités, à travers cette amitié entre un cowboy et un indien. Lone Ranger honore et rend hommage aux indiens, ces pionniers oubliés des Etats-Unis d'Amérique mais aussi aux inventions.

L'un des personnages principal du film est Le Transcontinental, ce train qui traversera bientôt tout le pays. Le tracé du train, qui incarne le progrès, est le fil conducteur du film. La moitié du film se déroule à son bord ou sur son toit, sans oublier le colossal de la scène finale, totalement maîtrisé avec 15 minutes de grand spectacle comme sait nous en offrir Verbinski mais je ne vous en dit pas plus...Si ce n'est:

Laissez-vous raconter cette histoire et redevenir, le temps de ces quelques 140 minutes, un enfant...Sachez que si vous embarquez pour la dernière production Disney, le voyage risque d´être un peu long ( je reprocherai au film, 20 minutes de trop) mais au vu de la qualité des blockbusters de ce mois de juillet, elle tire largement son épingle du jeu!

Lambinet Lorraine

Conférence de Presse LONE RANGER en présence de Armie Hammer, Gore Verbinski et Jerry Bruckheimer, Hotel George V ( Paris) le 24 Juillet 2013.
Conférence de Presse LONE RANGER en présence de Armie Hammer, Gore Verbinski et Jerry Bruckheimer, Hotel George V ( Paris) le 24 Juillet 2013.
Conférence de Presse LONE RANGER en présence de Armie Hammer, Gore Verbinski et Jerry Bruckheimer, Hotel George V ( Paris) le 24 Juillet 2013.
Conférence de Presse LONE RANGER en présence de Armie Hammer, Gore Verbinski et Jerry Bruckheimer, Hotel George V ( Paris) le 24 Juillet 2013.
Conférence de Presse LONE RANGER en présence de Armie Hammer, Gore Verbinski et Jerry Bruckheimer, Hotel George V ( Paris) le 24 Juillet 2013.
Conférence de Presse LONE RANGER en présence de Armie Hammer, Gore Verbinski et Jerry Bruckheimer, Hotel George V ( Paris) le 24 Juillet 2013.

Conférence de Presse LONE RANGER en présence de Armie Hammer, Gore Verbinski et Jerry Bruckheimer, Hotel George V ( Paris) le 24 Juillet 2013.

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20 juin 2013 4 20 /06 /juin /2013 12:14
FESTIVAL LUMIERE 2013: And the PRIX LUMIERE  is...QUENTIN TARANTINO !!!!

Le 20 juin dernier, c'est Rue du Premier Film, dans le premier décor de l'histoire du cinématographe, le Hangar de La Sortie des Usines ( premier film de Louis Lumière), aujourd'hui devenue une salle de cinéma que Thierry Frémaux a révélé les premières informations concernant LA PROGRAMMATION du prochain FESTIVAL LUMIERE 2013.

Après Clint Eastwood en 2009, Milos Forman en 2010, Gérard Depardieu en 2011 et Ken Loach l'an dernier, ce matin-là, on avait hâte de savoir le nom de la personnalité qui allait être mise "en lumière" pour les 5 ans du Festival lyonnais le plus envié!

LE FESTIVAL LUMIERE qui honore chaque année une personnalité du cinéma, célèbre également les films du patrimoine, reconnus ou oubliés, prouve ainsi que l'essentiel du cinéma ne se passe pas qu'à Paris, Deauville ou Cannes mais aussi à Lyon, dans la ville berceau du 7ème art, celle des Frères Lumière, inventeurs du cinéma.

Je ne pourrai que vous encourager, par la même occasion, à découvrir le patrimoine de la ville et son incontournable musée celui de l'Institut Lumière, installé dans la majestueuse villa construite en 1900. Dédié au cinéma et à ses inventions, le musée possède de véritables trésors dont l'historique cinématographe, celui - là même qui projeta les premiers films des célèbres frères le 28 décembre 1895...
Lieu de mémoire et de projection, l'Institut Lumière possède également sa salle de cinéma dédiée aux films du patrimoine et aux rétrospectives ( Récemment, Michael Cimino a ainsi bénéficié pour la première fois de la rétrospective intégrale de ses films en sa présence. Voici le compte-rendu de cette soirée inoubliable.)

Cette salle est construite sur le lieu précis où fût inventé le cinéma, le Hangar qui a servi de premier décor au premier film de l'histoire du cinématographe pour LA SORTIE DES USINES LUMIERE en 1895. Un vestige fondamental, longtemps laissé à l'abandon, classé au Monument Historique pour enfin être sauvé et restauré en 1998 et qui abrite aujourd'hui une salle de 269 places qui a reçu les plus grands noms du cinéma. Le mur des cinéastes situé dans la si bien nommée, rue du Premier Film atteste du souvenir et du passage des plus grands inventeurs du cinéma d'aujourd'hui: Lynch, Cronenberg, Argento, Blier, Kurosawa, Boorman, Haneke, Wenders, Verneuil, Varda, Sautet, Cavalier, Moretti, Donen, Kiarostami....

LE FESTIVAL LUMIERE se revendique être un "Festival pour tous": sans strass, ni paillettes, ici on vient uniquement voir ou revoir des films. L'occasion pour tous, professionnels ou cinéphiles, de venir partager la passion du cinéma qu'on aime!

Pari osé et risqué à l'époque, ce festival est devenu un rendez-vous incontournable ( en 2012, ils étaient pas moins de 72 000 spectateurs à investir les 30 salles de l'agglomération ) qui prouve que les trésors du passé ont aujourd'hui (re) trouvé leur public.

Aujourd'hui introuvables dans le commerce et quasi invisibles, hormis si vous venez visiter ce musée extraordinaire, le FESTIVAL LUMIERE 2013 proposera L'EVENEMENT majeur de cette 5ème édition avec la restauration des films des Frères Lumière en 4K, autrement dit une image en haute définition, 2 fois plus importante que la 2K, norme des projections numériques actuelles.

Ces projections devraient connaître sans plus tarder une certaine émulation auprès du public, surtout, si on se souvient de la 1ère édition du festival en 2009 et du succès remporté, dans la salle comble de la Halle Tony Garnier avec la présentation de certains films des célèbres frères...

-Après avoir reçu l'an passé Max Von Sydow, l'acteur fétiche du plus grand cinéaste suédois dont je garde encore en mémoire sa magnifique et humble leçon de comédien, le Festival annonce une rétrospective et la Restauration par le Studio Canal des films de INGMAR BERGMAN. Peut-être l'occasion, pour le Festival de recevoir Liv Ullmann, son actrice fétiche...

-KUROSAWA sera à l'honneur au Festival avec entre autre la projection du film RAN que le cinéaste a toujours considéré comme étant son meilleur film.

-Autre Rétrospective: HENRI VERNEUIL et l'occasion de revoir ses films en Noir et Blanc. Parmi eux, UN SINGE EN HIVER et son duo magistral Belmondo-Gabin ou MELODIE EN SOUS-SOL avec Alain Delon.

-Hommage à 2 disparus: l'actrice, scénariste et réalisatrice lyonnaise décédée en 1996, CHRISTINE PASCAL et au producteur ( Président d'Unifrance et Directeur Général de Gaumont) DANIEL TOSCAN DU PLANTIER disparu il y a 10 ans.

-Hommage également à l'acteur CHARLES VANEL qui aura tourné dans pas moins de ...183 films et réalisé un seul et unique film, aujourd'hui oublié, DANS LA NUIT ( 1929 ) que nous présentera le Festival Lumière. Tourné à Jujurieux près de Lyon, ce film formidable est l'un des derniers films français muets avant l'irruption du parlant.

-Après HENRI VERNEUIL, le Festival poursuit son hommage au cinéma dit populaire avec la venue et l'hommage au grand blond, PIERRE RICHARD !

-Après le grand blond, venez rire et passez une Nuit en compagnie des MONTHY PYTHON à la Halle Tony Garnier!

-Après Alice Guy, l'année dernière,le festival n'oublie pas les femmes et rendra hommage cette année à GERMAINE DULAC, une cinéaste, journaliste et féministe militante.

-Hommage à la CINEMATHEQUE FRANCAISE.

- Cette année au festival Lumière, la star c'est vous! Venez découvrir le Studio photo de Marcel Hartmann, le photographe des stars!

-Et Cerise sur la gâteau, l'Institut lumière qui fêtera ses 30 ans, retournera la célèbre et mythique SORTIE DES USINES LUMIERE avec les invités du Festival.

Alors qui mettra en scène cette sortie made in 2013? Pourquoi pas le Prix Lumière ....qui, cette année sera:

QUENTIN TARANTINO !!!!!!!!!

Lorraine Lambinet

Thierry Frémaux et le Prix Lumière
Thierry Frémaux et le Prix Lumière

Thierry Frémaux et le Prix Lumière

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  • Atteinte de cinéphilie aiguë, Lorraine Lambinet, fille de projectionniste, a passé son enfance dans les salles obscures. Titulaire d'une Maîtrise Arts du Spectacle et Écrits Cinématographiques, elle a touché à tous les domaines du 7ème Art aussi bien à la programmation (Festival Quais du Polar, Cour
  • Atteinte de cinéphilie aiguë, Lorraine Lambinet, fille de projectionniste, a passé son enfance dans les salles obscures. Titulaire d'une Maîtrise Arts du Spectacle et Écrits Cinématographiques, elle a touché à tous les domaines du 7ème Art aussi bien à la programmation (Festival Quais du Polar, Cour

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