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26 octobre 2012 5 26 /10 /octobre /2012 20:07

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Depuis le 24 Octobre, les fans de Tim Burton, peuvent apprécier une nouvelle Exposition de ce génie des temps modernes. Après l'hommage de la cinémathèque en mars dernier, Tim Burton revient en France pour accompagner la sortie, le 31 Octobre prochain, de Frankenweenie, un petit bijou d'animation, fait entièrement en stop-motion ( image par image )  à l'aide de marionnettes. Comme les Noces Funèbres, Frankenweenie est un film d'animation qui exige un long travail de préparation et de précision. 5 années auront ainsi été necéssaires afin de mener à bien ce projet, vieux de 30 ans.

Burton avait réalisé au début des anneés 80, une version de 30 minutes avec de acteurs réels. L'histoire est celle d'une petit garçon nommé Victor qui perd brutalement son petit chen, Sparky. Victor va mettre en oeuvre ses cours de sciences naturelles afin de faire revenir à la vie son compagnon à quatre pattes. A l'époque, le projet bien trop noir s'était soldé par le départ de Burton des studios Disney. Aujourd'hui, ce sont des marionnettes qui prennent vie, pour notre plus grand plaisir et grâce à la magie de Burton.

Découvrez l'Exposition itinérante, jusqu'au 4 Novembre à Paris aux Quatre Temps à la Défense, une occasion unique et ludique de plonger dans l'univers miniature de Frankenwwenie ( celle de la salle de classe de Victor, ses drôles de copains, la chambre de Victor ou le grenier aux inventions...), de découvrir grandeur nature le bureau de Burton, de comprendre comment ces marionnettes inanimées prennent vie ...

Pour ceux, qui ne pourrait pas se rendre à Paris, voici quelques photos de l'Exposition.

 

Lambinet Lorraine

 

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13 octobre 2012 6 13 /10 /octobre /2012 11:58

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Certaines mauvaises langues diront que Haneke a définitivement les faveurs du Festival de Cannes. Après le Grand Prix en 2001 pour LA PIANISTE, le Prix de La Mise en Scène en 2005 pour CACHE et 3 ans après le RUBAN BLANC, Michael Haneke remporte ànouveau la célèbre Palme dOr avec AMOUR, un film à la fois touchant et bouleversant sur un couple doctogénaires confronté à la maladie et à la fin de vie.

 

 

 Si le reste du palmarès a plutôt divisé et suscitéquelques critiques, AMOUR, lui, malgré ce quon en dise, na pas volé sa Palme, tant il reste LE film de cette 65ème Edition. Il reste certainement lun des films les plus forts, ayant  même suscité selon Nanni Moretti « la plus grande émotion » au sein du jury. Elu à lunanimité, le film aurait également mérité selon son président un Prix dInterprétation si du moins le règlement lavait permit, celui-ci interdisant à tout film palmé de recevoir dautres récompenses.

 

Si le film marque le retour à Cannes de Michael Haneke, en compétition pour la dixième fois, il marque aussi et surtout le grand retour de deux acteurs de légende ; Jean-Louis Trintignant, 81 ans, absent du grand écran depuis plus de 10 ans, et qui revient dans le rôle poignant de Georges, mari amoureux et dévoué face à sa moitié qui perd peu à peu la mémoire.

 À ses côtés Emmanuelle Riva, 85 ans, inoubliable interprète de HIROSHIMA  MON AMOUR de Resnais, incarne Anne victime d'un accident vasculaire cérébral, réduite progressivement à une dépendance totale.

 

Cette année encore, le grand habitué de Cannes, frappe fort avec un film magnifique et  malgré un sujet difficile.

AMOUR est un huis-clos qui nous plonge dans le quotidien de ce couple, prisonnier de leur appartement (comme un tombeau) touché par la maladie, lagonie, la dépression, les délires, la mort qui guette...

 

Tel un tabou, propre à nos sociétés occidentales et à la tyrannie du jeunisme, force est de constater que peu de cinéastes abordent vraiment le thème de la vieillesse ou de la mort au cinéma. Les personnes âgées restent ainsi plutôt discrètes du grand écran comme une sorte de déni de la part de cet art voué essentiellement au glamour. Image trop douloureuse, peut-être, notre cinéma européen occulte une image considérée comme peu montrable. La maladie dAlzheimer, pourtant réalité sociale, reste absente du grand écran.

Si il nest pas de très bon ton de montrer des personnes vieillissantes à l'écran Haneke franchit le pas et ose. Trintignant et Riva, deux acteurs connus du public depuis leur jeunesse, participent de l'universalité du sujet.

AMOUR nest certes pas un film facile, cest même un film qui pourra en déranger certains, faire pleurer d'autres, abordant de front ces  thèmes plutôt tabous de la vieillesse, la déchéance ou la mort. Mais rappelons-le, la tradition de Cannes n'est-elle pas de présenter des œuvres qui font débat?

Certes, demblée, Personne na vraiment envie de voir un film comme AMOUR, un film sur la mort et la vieillesse signé par la maître de la violence, mais pourquoi sinfliger ça, me direz-vous?

 

Tout simplement parce que ce film est un chef d'oeuvre, une ode à l'amour qui ne vous laissera pas indiffèrent et qui réussit, sans jamais aucun pathos, voyeurisme ou complaisance, à aborder la vieillesse dans ce quelle a de plus laid mais de plus beau aussi, lorsque LAmour et la Mort ne font plus quun.

La musique joue ici un rôle capital comme dans plupart des films du cinéaste autrichien ( voir  LA PIANISTE).

Georges et Anne, unis pour le meilleur et pour le pire, partagent une passion commune pour la musique.

Ici, de manière très symbolique, elle représente la Vie.

Le film (construit à la manière d'un morceau de musique) débute avec elle, par un concert de musique classique ( un long plan-séquence ) auquel assiste ce couple d'octogénaires, professeurs de musique à la retraite, venu applaudir l'un de leurs anciens élèves. Alexandre Tharaud, le célèbre pianiste français, y joue son propre rôle et interprète Schubert ou Beethoven que vous n'écouterez certainement plus de la même manière après ce film.

Lorsque Anne se retrouve en chaise roulante, privée d'une partie de son corps, c'est la musique et le pianiste qui vient à elle chez elle. Après la musique, il y a  les silences. Quand Anne ordonne à Georges de couper la musique, elle exprime son désir de ne plus vivre. La musique laisse alors la place au silence et à la mort.

 

Ce film marque clairement une rupture dans la carrière du cinéaste autrichien qui signe ici un film pudique, délicat, sensible et ( pour une fois ) nous épargne toute cruauté, perversité ou autre manipulation.

Dur, c'est ce à quoi l'on pourrait s'attendre quand on va voir un film de Haneke.

N'en déplaise à ses détracteurs, AMOUR est un film qui vous frappe droit au cœur, certainement son film le plus émouvant, à la fois utile et humaniste qui pose des questions multiples et qui alimentera à coup sûr de nombreux débats de société.

 

Après, plusieurs jours de festival, malgré la fatigue des nuits trop courtes, ce film participe de ces films (trop) rares, ceux qui vous enthousiasment et vous poursuivront longtemps encore. On en ressort apaisé, mieux, comme suspendu...

Cette année à Cannes, c'est l'amour et rien que l'amour, celui avec un grand A, dans ce qu'il a de plus pur, qui l'aura emporté sur tout le reste.

 

En Salles le 24 Octobre 2012

 

Lorraine Lambinet

 

 

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9 octobre 2012 2 09 /10 /octobre /2012 10:14

 

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François Ozon est assurément l´un des cinéastes les plus prolifiques du cinéma français passant avec aisance d´un registre à l'autre tout en se renouvelant à chacun de ses films.

Après POTICHE sa comédie très seventies sortie en 2010, il revient avec DANS LA MAISON, un thriller trouble, mystérieux et fascinant digne des plus grands films hitchcockiens ...mais sans oublier ce petit zest de perversité devenue aujourd'hui sa marque de fabrique.

 

Il est sans aucun doute le cinéaste qui aime le plus les femmes, de Catherine Deneuve  ( POTICHE ) à Charlotte Rampling ( SOUS LE SABLE ) en passant par Isabelle Carré ( LE REFUGE) Valeria Bruni Tedeschi ( 5x2 ) Emmanuelle Béart ou Isabelle Huppert ( 8 FEMMES), toute la fine fleur du cinéma français féminin est passée devant sa caméra.

Avec 8 FEMMES, en 2001, il réalise son film mais aussi son rêve: un film interprété uniquement par des femmes.

Si il aime les femmes, son cinema considère très peu les hommes, on lui reproche souvent de les renier. DANS LA MAISON est sa première exception et réunit, pour la première fois, un casting composé principalement d'acteurs.

Ozon, l'homme qui aimait les femmes, offre ici, deux très beaux rôles à Fabrice Luchini et à un tout jeune acteur, la grande revelation du film.   

Ils forment ici un couple plutôt inattendu voire inédit au cinema, celui d'un professeur et de son élève dont le lien n'est  pas sans évoquer la relation fascinante et dérangeante qu'entretiennent les deux personnages féminins, Sarah Morton, l'écrivain rigide et frustrée en panne d'inspiration (Charlotte Rampling) face à la jeune et sensuelle, Julie (Ludivine Sagnier) dans SWIMMING POOL, film sorti en 2003.

 

Le premier est Germain, un professeur de français, amoureux de littérature mais écrivain raté, un brin névrosé et dépressif. Face à lui, Claude, un élève au visage d´ange, assis au dernier rang, inquiétant et mystérieux, une sorte de Rimbaud, un peu pervers...

Dans le rôle de l'élève, le film révèle le jeune Ernst Umhauer dont c'est ici le premier rôle. Un rôle important qui aurait pût être périlleux pour l'acteur alors âgé de 21 ans et qui incarne ici un adolescent de 16 ans.

 

Au-delà des personnages, les deux films sont une réflexion sur le processus de création et d' écriture. Il ne resemble à rien de ce quon pourrait attendre dun film policier au sens propre du terme: pas de meurtre, ni dintrigues complexes, pourtant, il réussit à mener un veritable suspense autour de la trouble relation du maître et de son élève.

 

Tout débute par un simple exercice de rédaction dans lequel l'élève, que Germain pense naïvement aider, doit montrer ses facultés d´écriture en évoquant son week-end passé avec Raphael, son camarade de classe.

L´élève, très doué, va livrer des dissertations toujours plus fascinantes les unes que les autres.

L'exercice va vite se révéler plus dangereux qu'il en à l'air et celui-ci va prendre un peu trop à la lettre les conseils de son professeur "s'approcher au plus près de ses personnages" et ainsi épier au plus près la famille de son ami jusqu'à s'immiscer dans sa maison...

Comme dans bon nombre de films de Ozon, on retrouve ce personnage perturbateur et destructeur de la cellule familiale. Claude rappelant Jeff, le personage-voyeur incarné par James Stewart dans FENETRES SUR COUR. Dans le film de Hitchcock, limmeuble den face (tout comme la piscine dans SWIMMING POOL) est vu comme un écran de cinema.

Ici, il est remplacée par cette maison sur laquelle on y projette, ses rêves, fantasmes et hallucinations et dans laquelle on pénètre.

 

FENETRES SUR COUR, SWIMMING POOL, DANS LA MAISON sont des film de regards ou comment un regard peut transformer quelquun, se transformer soi-même et générer un fantasme jusqu’à lobssession.

Le témoin privilégié nest plus Grace Kelly mais un banal professeur. Et à ce petit jeu, tel est pris qui croyait prendre, le professeur, envouté et fasciné va se perdre dans cette spirale et à son tour, se voir donner une leçon par son propre élève.

 

Si les événements que décrits Claude dans la maison sont plutôt banals, Ozon parvient malgré tout à nous rendre passionnante et extraordinaire cette normalité par sa propre mise en scène. Le spectateur est comme Germain littéralement embarqué dans cette aventure raconté par Claude où vont se mêler la réalité et l'imagination débordante de son auteur et de sa rédaction. Ozon aime jouer au chat et à la souris avec ses spectateurs quil convie à ce jeu de dupes dune gentile perversité et dans lequel il joue sans cesse à brouiller les pistes entre ce qui se passe, ce qui se crée, se fantasme....c'est envoûtant, efficace, jubilatoire et ludique à la fois!

 

DANS LA MAISON participe de ces films fascinamment intriguant et prouve qu'en France, on peut aussi réaliser un original et bon thriller psychologique sans effets spéciaux. 

Soutenu admirablement par ses deux comédiens, DANS LA MAISON n'est pas encore sorti en France qu'il triomphe déjà à l´étranger où il a remporté pas mal de prix à commencer par le Festival de Toronto où il a remporté le Prix Fipresci, récompense prestigieuse décernée par les critiques de films du monte entier. Au Festival de San Sebastian, il remporte également la récompense suprême avec le prix du Jury du Meilleur Film et du Meilleur Scénario.

François Ozon marque son grand retour avec son meilleur film depuis 10 ans et ne faillit pas à sa réputation d´enfant terrible du cinéma, rarement gentil, souvent mordant, un peu cruel et autant dire que, en entrant DANS LA MAISON, vous serez servi !

 

Lorraine Lambinet

 

 

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Fançois Ozon, Pathé Bellecour, Lyon 17 Septembre 2012.

 

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François Ozon et son acteur Fabrice Luchini au Pathé Bellecour à Lyon.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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2 octobre 2012 2 02 /10 /octobre /2012 08:30
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        Après L'Ambiance, il y a 5 ans, le CNP Odéon en Aout 2009, nous apprenons la fermeture d'une autre salle de cinéma à Lyon. En ce début d'automne, La Fourmi, situé dans une petite rue perpendiculaire au Cours Lafayette du 3ème Arrondissement de Lyon, a arrêté définitvement ses projecteurs et éteint pour toujours ses lumières, le 30 Septembre 2012.

Fondé en 1914, Le Lafayette changera plusieurs fois de nom ( Le Miracle puis Le Cameo ) et deviendra La Fourmi en 1937. En 1977, il passe d'un écran unique à un complexe de 3 salles.
Classé Art et Essai, sa programmation est exigeante, de grande qualité, les films étrangers sont en VO et chose assez rare pour être soulignée, elle laisse le temps aux films de bénéficier du meilleur bouche à oreille en les gardant à l'affiche le temps nécéssaire. 
La Fourmi ne souffrait pas vraiment de concurrence direct, et attirait entre 30 000 et 35 000 spectateurs pas an, des spectateurs appréciant tout particulièrement de voir les films de qualité quelque temps après leur sortie.
Broken, To Rome with Love ou La Petite Venise, autant de films sortis il y a déjà plusieurs mois en salles et que proposait encore dernièrement ce cinéma à des tarifs plus que raisonnables. 
C'est à l'issue de la séance de 20H, dimanche soir que ce monument du cinéma indépendant a ainsi fermé ses grilles, en toute discrétion.
Cette fermeture n'a pas été ébruité selon la propre volonté du Directeur de la salle, François Keuroghlian, qui exploitait seul son cinéma depuis 38 ans ( et 6 jours!). Il invoque l'onéreux passage au numérique (passage obligatoire pour toutes les salles en 2014 soit un investissement de 200 000 euros ) mais aussi tous les frais de modernisation liées aux différentes infrastructures afin de permettre l'accessibilité aux handicapés en 2015. Les aides ne suffisant pas à couvrir la totalité des dépenses, plutôt que de s'endetter pour 25 ans, il a préféré fermer.
 

         Aujourd'hui mardi 2 Octobre, il n'y a pas de séances à la Fourmi et il n'y en aura plus les autres jours non plus.

Sur la facade, pas de panneau "Dernière Séance" ou de panneau " Fermeture" mais une affiche de la dernière Fête du Cinéma qui dégringole...Un signe?

 

Depuis la fermeture du CNP Odéon en 2009 et le licenciement de Marc Artigau, son directeur artistique, certains films exigeants, classés Art et Essai ou Recherche, ne sont malheureusement plus programmés à Lyon et ont ainsi disparus des écrans lyonnais. Ville autrefois bien équipée, Lyon voit, avec la fermeture supplémentaire de cette salle indépendante, le nombre de ses salles classées art et essai encore diminuer. 
Suite à la fermeture du CNP Odéon et née l''association Enjeux sur Image ( http://www.enjeuxsurimage.org/contact.html ) composée enssentiellement de professionnels et de cinéphiles afin de soutenir, défendre et promouvoir une offre de cinéma d'art, d'essai et de recherche sur Lyon et sa périphérie. Elle permet ainsi la diffusion de films rares, inédits ou exigeants dans les petites salles indépendantes lyonnaises mais pour combien de temps encore? 
De moins en moins de salles et moins de films, le cinéma art et essai à Lyon semble aujourd'hui définitivement en sursis.
 
Lambinet Lorraine
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17 septembre 2012 1 17 /09 /septembre /2012 11:20

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Après ses deux longs- métrages, Ma Femme est une actrice, en 2001 et Ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants en 2008, Yvan Attal revient derrière la caméra avec Do Not Disturb.

Si ce nouveau long métrage est un film de commande, répondant à des  impératifs, le réalisateur y développe pourtant des thèmes qui lui sont chers comme la question du couple et du désir, le rapport à la sexualité, l'amitié et la fidélité.

 

Ben et Jeff, deux vieux potes sous l'emprise de l'alcool lors d'une soirée bien arrosée, se lance un défi: jouer et réaliser ensemble un film afin de participer au concours du célèbre festival amateur HUMP! *

Le défi va cependant très vite virer à l'absurde pour ne pas dire au sordide et au ridicule lorsque Ben et Jeff "se souviennent" que le festival en question est en fait un festival porno-gay...

 

Cela vous rappelle peut être un autre film? Bien vu! Vous faites certainement parti des rares spectateurs qui ont vu ce film américain, sorti en France de manière confidentielle en 2009 et dont Yvan Attal s'est inspiré.

Chose assez rare pour être soulignée, Do Not Disturb est en effet le remake français de Humpday, petit film indépendant, réalisé en 2 semaines seulement, présenté à Cannes à la Quinzaine des réalisateurs, remarqué à Sundance ( où il a obtenu le Prix du Jury ) et à Deauville ( Prix Cartier ).

 

Ce qui est intéressant c'est de confronter les deux versions: 

La version originale du film s'inscrit dans une mouvance du cinéma indépendant américain née il y a à peine 10 ans, appelée Mumblecore. Une mouvance qui se caractérise en particulier par son sujet ( la génération des trentenaires dans les années 2000), ses réalisateurs (d'anciens étudiants en écoles de cinéma), son petit budget, des dialogues prenants et authentiques (en partie improvisés) et des acteurs non professionnels.

Yvan Attal, quant à lui, propose une version plus luxe que le Mumblecore en y apportant sa touche personnelle, une mise en scène plus soignée, avec un casting de premier choix dans lequel on y retrouve une brochette d'acteurs connus qui cassent ici leur image.

Cluzet et Attal forme un duo inattendu, à la fois agréable et hilarant.

Couple à la ville, Yvan Attal et Charlotte Gainsbourg se sont déjà donnés 5 fois la réplique, dans do Not Disturb, pour le première fois, ils ne forment pas un couple au cinéma.

Attal est ici marié à Laetitia Casta ( étonnante! ) quant à Charlotte ( surprenante!) on vous laisse découvrir sa relation particulière avec Asia Argento...

Seul bémol, l'apparition de JoeyStarr qui ne m'a pas du tout convaincu et dont je vous laisse la surprise...

 

Des personnages sous l'effet de l'alcool qui transgressent les règles de la bienséance, le cinéma en compte une multitude. De Very Bad Trip ( sans oublier Very Bad Trip 2 et bientôt le 3 ) à  plus récemment Projet X, le cinéma américain semble avoir emboité le pas des films alcoolisés à la gueule de bois. On ne compte ainsi plus les films à l'humour douteux où les délires entre potes, suite à une énorme cuite, ont vite fait de virer au grotesque et au grand jeu du n'importe quoi, révélant par la même occasion un manque cruel de scénarios...

 

Sur le papier, Do Not Disturb sonne un peu comme un film de Judd Apatow mais en réalité c'est moins potache, moins trash et moins vulgaire aussi.                                                 

Le film de Yvan Attal est une comédie osée à la fois hilarante et irrévérencieuse qui n'est pas sans rappeler le cinéma français des années 70 et en particulier Les Valseuses de Bertrand Blier.

Au contact de Jeff, baroudeur et libre, Ben, plutôt rangé et conformiste, va pénétrer un milieu qui l'intrigue et l'attire, un milieu aux limites du libertinage et de la perversion.

On y retrouve le même ton libertaire, des dialogues piquants et corrosifs et une manière très frontale d'aborder la sexualité.

 

Car, Ben et Jeff, contrairement aux personnages de certains "films alcoolisés", n'ont pas oublié ce qui s'est passé la veille et le lendemain décident, malgré tout, d'aller jusqu'au bout de ce pari un peu fou et ainsi tenter de révolutionner l'art du porno en réalisant le premier film porno gay avec 2 hétérosexuels...

Mais à défaut d'étreintes sexuelles ou de porno qui auraient pût être un ressort comique quoique minable, la relation se solde par de longues discussions et le défi va finalement agir comme un révélateur sur les deux potes et les faire réfléchir.

 

 

Audacieux mais pas scabreux, Do Not Disturb ne tombe jamais dans la grossièreté, bien au contraire, il creuse une réflexion intéressante sur les regrets, les choses dont on a rêvé, faits ou pas faits, ses doutes et ses déceptions et aborde aussi de manière intelligente diverses questions comme l'amitié, les frontières de l'identité sexuelle, la question de la création et de l'artiste et de sa sincérité face à son projet.

 

 

* Sachez d'ailleurs que HUMP! est une authentique compétition américaine. Pour les curieux, voici l'adresse du site:  www.thestranger.com

 

A découvrir très vite en salles dès le 3 Octobre 2013.

 

Lambinet Lorraine

 


PHOTOS de la Conférence de Presse du Film à Lyon ( Hotel Sofitel ) 27/08/2012.

 

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4 septembre 2012 2 04 /09 /septembre /2012 16:21

Le Festival Lumiere 2012 qui se déroulera du 15 au 21 octobre vient de révéler le noms de quelques personnalités du cinéma qui seront présentes lors de cette 4ème Edition du Festival Lyonnais.

Parmi elles quelques habitués du Festival mais aussi de très bonnes surprises qui laissent présager d'une Edition Exceptionnelle.

Si c'est Eric Cantona qui remettra le Prix Lumiere 2012 à Ken Loach ( qui succède à Clint Eastwood, Milos Forman et Gérard Depardieu), seront également présents Tim Roth (Reservoir Dogs), Roman Polanski (The Ghost Writer), Nicolas Winding Refn (Drive) les frères Dardenne (Le Gamin au vélo) mais aussi Maïwenn, Benoit Magimel, Elsa Zylberstein, Jean-Paul Rouve, Yves Boisset, Julie Ferrier, Patrick Bruel, Antoine de Caunes, Leïla Bekhti, Jacques Weber, Virgine Ledoyen, Tchéky Karyo, Clotilde Courau, Xavier Beauvois, Dominique Blanc, Danièle Thompson, Julie Gayet et Michel Hazanavicius ...

Si le Festival ne révélera sa programmation complète que d'ici quelques jours, on sait déjà que le film proposé au Jeune Public sera le film culte de toute une génération, E.T L'Extra-Terrestre de Steven Spielberg et que c'est le chef d'oeuvre du muet, Loulou de Pabst avec Louise Brooks qui sera diffusé à l'Auditorium de Lyon dans le cadre du Ciné Concert.

 


 

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28 août 2012 2 28 /08 /août /2012 15:57

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On  l'attendait dans une version cinéma de Kaamelott pour un succès sans aucun doute assuré. Pourtant, c'est avec un projet plus surprenant qu'Alexandre Astier débarque pour la première fois au cinéma en tant que réalisateur.

DAVID ET MADAME HANSEN est un film intimiste autour de la psychiatrie, un face à face entre un ergothérapeute

( Alexandre Astier ) et sa patiente amnésique ( Isabelle Adjani ), à mille lieues des aventures du Roi Arthur.

 

Nous avons rencontréAlexandre Astier venu à Lyon, sa ville de prédilection ( il y est né et y vit) afin de présenter son film à la presse.

Et il n'y échappe pas, d'emblée on lui parle de celui pour qui le rôle du patient a été initialement écrit, Alain Delon. Difficile, en effet, pour Astier de parler de ce film sans évoquer ses quelques déboires rencontrés avec l'acteur qui se désista du projet quelques jours seulement avant le début du tournage reprochant au réalisateur son omniprésence sur le projet.

Rappelons-le, Astier est une personnalité un peu atypique dans le milieu, un touche à tout à tout qui inscrit sur ce film pas moins de 6 fois son nom au générique en tant qu'acteur, metteur en scène, scénariste, compositeur, producteur et monteur du film.

Selon Astier, Delon lui aurait posé un ultimatum lui demandant de choisir entre la réalisation et l'interprétation. " Delon a eu peur que je me favorise par rapport à lui ".

 

Prévu en 2009, le projet est en premier lieu abandonné puis finalement repoussé à deux ans plus tard. Aujourd'hui, tout cela est du passé et une légende en remplace une autre  puisque le film sera entièrement réécrit pour Adjani. Monsieur Karlsson devient Madame Hansen.

De cette mésaventure, Astier avoue ne garder qu'un seul regret, ne pas avoir eu le temps de faire jouer Bernard Giraudeau, décédé en 2010, qui devait incarner le rôle du responsable de la clinique. Le film lui est dédié ainsi qu'à Jocelyn Quivrin.

 

Au départ, j'ai moi-même trouvé le projet, son scénario principalement, l'univers de la psychiatrie particulièrement, plutôt intéressant. Celui-ci n'étant pas sans m'évoquer un film que j'aime beaucoup, PERSONA de Bergman.

L'histoire est sensiblement la même: Confronter une patiente amnésique à un inconnu qui va s'efforcer de lui rendre cette mémoire perdue.

 

Ce qui me semblait intéressant c'était aussi la rencontre de Astier, l'homme orchestre et débrouillard du petit écran, avec Adjani, l'actrice et star du grand écran.

Et concernant Adjani, Astier ne tarit pas d'éloges sur son actrice:

"Ce film était écrit pour une vedette, une icône. Je voulais jouer face à quelqu'un qui m'impressionne".  

Et résolument pour le réalisateur "Adjani est la machine àjouer parfaite".

Et d'ajouter "Le vrai défi pour un acteur c'est de jouer avec des tanches, jouer avec Adjani ce n'est que simplicité ( ... ) et il n'y a rien de plus agréable que de jouer face à Isabelle Adjani.".

 Il est allé jusqu'à lui pardonner certaines de ses exigences:

"Si Elle a des exigences, ce sont de vraies exigences d'actrices. Tout tourne autour du fait de jouer, d'être acteur. Toutes ses exigences sont tournées vers ça : comment nourrir, enrichir, exalter le jeu. Souvent cest très pointu, mais toujours, ce quelle voulait, c’était ce quil fallait pour le film. Jai beaucoup appris avec elle. Sil y a un chanceux dans lhistoire, cest moi. »

 

Bref, l'acteur - réalisateur admire son actrice et c'est un peu aussi malheureusement le défaut du film. Un film qui est surtout une déclaration du réalisateur à l'actrice.

Si Adjani se révèle parfaite dans ce rôle sur mesure et qui lui va finalement comme un gant ( elle y est à la fois envoûtante, énervante, mystérieuse et cruelle), le film semble ne tourner qu'autour d'elle.

 

La confrontation, somme toute intéressante et énigmatique au début, finit très vite par s'essouffler et lasser par un manque cruelle de mise en scène ( trop sobre), des dialogues qui sonnent faux pour ne pas dire creux et le politiquement correct.

Difficile également de définir ce film qui semble se chercher durant 90 minutes, passant du road movie, à la chronique psychologique, de l'humour au grave, sans jamais parvenir  vraiment à se trouver.

 

DAVID ET MADAME HANSEN ne sera finalement pas le film tant attendu de la rentrée mais grâce à lui Astier aura réalisé son rêve faire jouer Adjani ...et conduire une Lamborghini Countach, la voiture fétiche de son enfance. On regrettera que le film ne se réduise qu'à filmer Adjani ( une Adjani toutefois au sommet ) et finisse par tomber dans un défilé de belles autos. Bref, si vous aimez Adjani et les gros bolides, allez-y sinon abstenez-vous!

 

Lambinet Lorraine

 

 

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Alexandre Astier, Conférence de presse du 23 Aout 2012, Hôtel Sofitel - Lyon.

 

 

 

 

 

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15 août 2012 3 15 /08 /août /2012 20:46

 

affiche A PERDRE ...

 

 

L'attrayant casting du nouveau film de Joachim Lafosse, n'est pas sans nous évoquer quelques réminiscences cannoises. Dans ce film, Émilie Dequenne, actrice "née" et révélée à Cannes en 1999 avec ROSETTA des Frères Dardenne se retrouve confronté au duo Tahar Rahim et Niels Arestrup, autres figures mémorables du célèbre festival, consacrés en 2009 avec le film de Audiard, UN PROPHÈTE.

 

Au-delà de la polémique et les quelques remous autour du film depuis sa sortie en Belgique en Mai dernier, À  PERDRE LA RAISON ( re) confirme tout la talent de cette remarquable actrice décidément trop rare sur nos écrans.

 

13 ans après ROSETTA, Emilie Dequenne revient à Cannes devant la caméra d'un autre réalisateur belge et remporte à nouveau à Cannes le Prix de la meilleure Actrice pour ce rôle difficile et bouleversant inspiré d'un fait divers aussi célèbre en Belgique que l'Affaire Dutroux. Elle y incarne Geneviève Lhermitte, cette mère de famille coupable en 2007 de l'infanticide de ses 5 enfants.

 

Après plusieurs rôles secondaires de jeunes filles adolescentes paumées et quelques  films mineurs, Émilie Dequenne endosse enfin un vrai rôle de femme, certainement son plus beau depuis Rosetta et confirme sa place dans le cinéma français.

 

Elle y est époustouflante et touchante dans le rôle de Murielle, cette jeune fille amoureuse, joyeuse et insouciante qui deviendra femme puis mère une première fois puis une seconde fois jusqu'à la quatrième fois. Une mère peu à peu sous emprise, dépassée, épuisée, maltraitée et isolée qui finira finalement par dérailler jusqu'à en perdre la raison.  

 

Joachim Lafosse ne condamne pas. Son film n'excuse pas, ne juge pas et ne prend pas parti, il tente simplement de comprendre pourquoi en montrant tout simplement comment quelque chose de monstrueux peut être commis par une personne qui à priori ne l'est pas.

D'ailleurs, le réalisateur n'a pas souhaité rencontrer les protagonistes de cette affaire afin de rester neutre et impartial.

Et puis aussi parce que la  question n'est pas là.

Au-delà du fait divers, le réalisateur s'intéresse davantage aux personnages et plus particulièrement à ce curieux petit ménage à trois composé de Murielle, Mounir, son mari, et du généreux mais omniprésent Docteur Pinget.

Le film se focalise sur cette étrange relation triangulaire à l'intérieure de laquelle on retrouve ses thèmes de prédilection, ceux de ses films précédents NUE PROPRIÉTÉ ou ÉLEVE LIBRE qui traitaient déjà de la complexité des rapports humains, de la manipulation, de la perversion et de la possession de l'autre.

 

Le couple et leurs 4 enfants se retrouvent totalement dépendant du médecin qui leur assure un toit, une vie aisée et confortable. Une dépendance excessive et matérielle au sein de laquelle Murielle n'existe plus en tant que mère et femme.

Si Arestrup et Rahim recomposent à merveille le couple inquiétant et ambigüe de UN PROPHETE, le réalisateur se cantonne essentiellement sur le personnage d' Emilie Dequenne, cette femme qui ne trouve pas et ne trouvera plus jamais sa place. On suit ainsi son cheminement psychologique, d'abord prisonnière d'un climat affectif irrespirable puis sa lente descente aux enfers.

 

Le réel sujet du film c'est elle, son enfermement et son emprise bien plus que l'infanticide.

D'ailleurs, le film débute par la fin, juste après le drame, montrant les cercueils des quatre petites victimes, ne laissant ainsi aucun doute sur ce qui va arriver.

 

Contrairement aux polémiques, on aurait bien tort de réduire ce film à son issue tragique tant celui-ci ne joue sur aucun suspense ou émotion facile, son propos n'étant pas de savoir ce qui va arriver mais plutôt comment est-ce arrivé.

A PERDRE LA RAISON ne prétend pas apporter des réponses et reste énigmatique sur pas mal de points.

Il reste un film maitrisé et subtil, quoique dur, aussi intéressant qu'éprouvant qui soulève de vrais problèmes de société et propose avant tout de réfléchir sur de vastes sujets comme la place et la condition des femmes dans le monde actuel ou comment une société peut conduire des êtres humains à commettre une telle monstruosité

 

 

Sortie en salles le 22 Aout 2012

 

LAMBINET Lorraine

 

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12 mai 2012 6 12 /05 /mai /2012 22:45

 

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Master Class Bertrand Blier, Forum des Images, Paris, 26 avril 2012.

 

 

 

A la question du critique et journaliste Pascal Mérigeau " Pourquoi faites-vous du cinéma ?", Bertrand Blier, loin d'avoir la langue dans sa poche, répond : «Parce que je me fais chier ! ».                                                                                

C'est par ces quelques mots de provocation qui donnent d'emblée le ton de la soirée que débute la Master class de Bertrand Blier qui eu lieu au Forum des Images le 26 avril dernier.

Pendant 1h30, le cinéaste irrévérencieux âgé de 73 ans a prouvé quil n'avait vraisemblablement rien perdu de son humour acerbe et de sa verve légendaire.

Il est ainsi revenu sur sa carrière débutée dans les années 60 en pleine Nouvelle Vague, évoqué son célèbre père, les films dont il est le plus fier, ceux qu'il regrette, son amour des acteurs, Depardieu et les autres...

 

BERNARD BLIER

 

Le cinema, il est tombé dedans quand il était petit à tel point que, lorsqu'on parle de Bertrand Blier, on rajoute souvent "le Fils de Bernard". Pourtant la carrière de Bertrand n'a jamais démérité face à celle de son illustre père, acteur fétiche de Michel Audiard. Aujourdhui encore, il est considéré comme l'un des scénariste-dialoguiste les plus brillants du cinema français, une figure incontournable, auteur à part entière et scénariste de la totalité de ses films ( ce qui est aujourd'hui assez rare).

Egalement homme de plume, il est l'auteur de plusieurs romans dont il adaptera certains d'entre-eux pour le cinéma ( Les Valseuses ou Beau-Père ).

Il confie hériter de ce père bibliophile, son amour des livres, en particulier pour les séries noires de Gallimard ou d'autres lectures moins saines que sont père prenait soin de cacher dans sa chambre d'enfant.

 

LES DÉBUTS

 

Très tôt, Blier, impose son style et déjà, dérange et provoque, à commencer par son premier film très controversé, Hitler connais- pas ! Sorti en 1963, ce docu-fiction est une enquête sociologique filmée sur la jeunesse des années 60. Mère célibataire, fils d'ouvriers ou d'entrepreneurs, lycéen, bourgeoise libérée, tous se livrent, sans tabou et sans concession, sur le travail, l'amour, la société, la politique ou l'avenir. Bertrand Blier signe un premier film interdit aux moins de 18 ans qui se voit retirer de la compétition à Cannes mais saffirme d'emblée contre les modes, les non-dits, lart confortable et convenu.

 

 

PROVOCATION

 

Ses films nont de cesse de jeter un pavé dans la mare du conformisme mettant en scène des marginaux âpres à vivre libre. Avec les Valseuses ou Tenue de Soirée, il devient le maître incontesté de la provocation en signant les 2 plus gros scandales du cinéma des années 70 et 80. Des dialogues crus, la sexualité débridée de ses personnages cyniques et désabusés deviennent sa marque de fabrique.

Souvent jugés polémiques  (voire misogynes), ses films sont, pourtant, dune actualité et dune modernité saisissante témoignant du monde, en prises avec leur temps, leur époque ou leur société.

 

 SA FIERTÉ

 

Avec distance et auto-analyse, il revient sur les films qui ont marqué sa carrière comme Merci la vie, sorte de Valseuses au féminin, qui reste pour lui son meilleur film et dont il est le plus fier:  "Parce que je trouve le risque magnifique. J'ai fait mon travail d'artiste. Je ne suis pas resté dans mon fauteuil à compter mes sous, je les ai dépensés. C'est ça un artiste. Personne ne pourrait le faire aujourd'hui, même pas Carax"

 

SES REGRETS

 

Il confie aussi ses regrets et revient ainsi sur Tenue de Soirée pour lequel il reconnaît aujourd'hui  être allé trop loin au niveau des dialogues ou Mon Homme, l'histoire d'une péripatéticienne au grand coeur, " je ne le revendique pas trop, je pense même avoir été trop loin dans la provocation. Parfois, on va trop loin dans l'audace, dans l'impudeur".

 

LES ACTEURS et DEPARDIEU

 

Il  reconnaît cependant avoir eu beaucoup de chance, en faisant jouer les plus grands acteurs du cinéma français : « Mes dialogues ont besoin de monstres sacrés. Ce sont des acteurs de légende qui rendent les  dialogues immortels ».  

Et ses films font tous la part belle aux acteurs et mettent en scène des duos devenus incontournables comme celui composé par Depardieu et  Dewaere dans Les Valseuses.

Il évoque le casting de ce film, marginal et magistral, auquel personne ne croyait au départ : " Depardieu n’était " pas assez beau" et Patrick  Deweare, quant à lui, « trop grand pour le rôle ».

Depardieu, peu connu à l'époque est depuis devenu un acteur indispensable au cinéma français, son acteur fétiche, sa source d'inspiration principale avec pas moins de 8 films en commun:

 

"À chaque fois que j'écris un personnage c'est toujours pour Gerard Depardieu même quand c'est une femme ou un animal ".

 

De Depardieu àDelon, Deweare, Carmet, Serrault, Marielle, Noiret, sans oublier son père, si tous ont répondu présent, reste un regret, ne pas avoir fait davantage de films avec Belmondo.

 

 

Aujourd'hui, il le regrette, l'homme s'éloigne de plus en plus du cinéma. Ces 3 derniers projets, "on les lui a jeté à la figure", les Côtelettes a été "un bide " en salles, son dernier film Le Bruit des glaçons a été très difficile à monter. Alors, l'homme aspire de plus en plus à faire " des trucs de son âge, des trucs de vieux" comme du théâtre, sa nouvelle marotte, ou encore écrire des livres, nous confiant :

"Je suis même devenu un cas d'école. Mes pièces et mes livres marchent fort mais le cinéma, ne veut plus de moi".

Et du Blier, on en redemande! On espère seulement que l'écrivain - metteur en scène gardera cette liberté de ton qu'on aime tant!

 

Lambinet Lorraine

 

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18 mars 2012 7 18 /03 /mars /2012 12:47

affiche marilyn

 

 

 

2012 s'annonce déjà comme l'année des biopics, comprenez, ces films biographiques sur  des personnalités célèbres. 

Genre à la mode, presque autant que les films de super héros, les biopics n'ont pas finit d'inonder nos écrans cette année!
Après Hoover en janvier, Thatcher en février, Claude François en mars et avant La Callas ou Bernard Madoff c'est le film biographique sur Marilyn Monroe qui envoûtera nos écrans le 4 avril prochain avec My Week With Marilyn.
On pourrait se demander mais pourquoi autant de biopics?
La réponse est simple: le biopic est commercialement parlant un genre cinématographique rentable, presque à chaque fois un succès avec la garantie d' attirer au moins les nombreux fans, curieux de découvrir la vie de leur idole portée à l'écran. 
Souvent formatés et policés, les biopics ne sont pas, pour la plupart, de grands moments de cinéma ( mais un simple focus de A à Z du destin hors du commun d'une célébrité de sa naissance à sa mort) mais certains font parfois preuve d'un peu plus d'originalité...

My Week With Marilyn de Simon Curtis parvient a se jouer, de manière originale, des règles du genre, loin de la  simple biographie opportuniste ( les 50 ans de sa disparition ) ou de la performance d'acteur ( souvent récompensée au César ou Oscar).
Si le genre est très fortement intégré au star-system, mettant souvent en scène un poids lourd du box office pour incarner un autre personnage célèbre, My Week With Marilyn révèle une actrice moins connue du grand public, aperçue principalement dans des petits films indépendants. Scarlett Johansson a longtemps été pressentie dans le rôle de la mythique actrice mais c'est finalement une actrice moins blonde, moins pulpeuse, plus discrète aussi, qui l'incarne. 
Personne n'y croyait vraiment et pourtant si physiquement elle n'a rien à voir avec Marilyn, Michelle Williams est étonnante dans la peau du célèbre mythe. 
Un véritable challenge pour cette actrice brune qui adopte ici le blond platine et les formes pulpeuses de la star afin de se montrer à la hauteur du mythe mais sans jamais tomber dans un mimétisme outrancier, dans l'imitation sensationnaliste ou maniérée. 
Michelle Wiliams évite l'écueil propre au biopic, être un sosie sidérant de ressemblance: Marilyn Monroe c'est bien plus que des artifices, c'est une démarche, une gestuelle, une manière de parler, de sourire, de chanter et de danser aussi, et interpréter la star n'est pas si évident et même plus complexe qu'il n'y parait. 

Loin des biopics ultra- balisés et construits sur le même modèle ( trauma de l'enfance, gloire, excès, mort prématurée) My week With Marilyn n'est pas comme on aurait pu s'y attendre, un portrait classique de la célèbre actrice. 
De manière plus complexe et plus subtile, le film offre une autre facette de la star: 
un portrait original et intime, sans strass, ni paillettes, de celle qui est à l'époque la femme la plus célèbre et la plus puissante au monde mais aussi la plus malheureuse. 
Le mythe nous est évoqué à travers le point de vue et les mémoires de Colin Clark qui relate sa semaine magique avec non pas la star mais avec une femme simple et sincère, fragile et tourmentée, adulée mais incomprise. 

My Week With Marilyn vaut tous les documentaires et nous plonge dans les coulisses du cinéma pour mieux percer le mystère de la vraie Marilyn, loin de la blonde frivole. 
C'est une page d'Histoire du cinéma: nous sommes en 1956, pendant le tournage du film de et avec Laurence Olivier, Le Prince et la danseuse. 
Ce film marque un tournant dans la carrière de Marilyn Monroe qui cherche à s'émanciper et à changer son image de blonde idiote et sexy qui l'emprisonne et l'empêche d'être prise au sérieux. 
Pour mener à bien son projet, elle fonde sa propre société de production afin de marquer son indépendance remettant ainsi en cause la toute puissance des studios. Elle devient alors l'actrice la plus puissante bien déterminée à casser son image d'actrice populaire et être enfin reconnue comme une grande actrice. 

Le Prince et la Danseuse est sa première production. Pour rehausser son image d'actrice, elle exige, Laurence Olivier, le grand tragédien, comme partenaire. 
Elle exige aussi la présence rassurante d'un coach. Sur le tournage est présente Paula Strasberg, l'épouse du célèbre professeur d'art dramatique, Lee Strasberg, qui devient sa confidente et sa  conseillère personnelle depuis son année passée à l'Actor's Studio. 
Pour suivre les cours de la plus prestigieuse formation de l'Acteur, elle aura mis sa carrière entre parenthèse, quitté Hollywood dans l'espoir d'accéder enfin à des rôles plus motivants et plus complexes aussi. 
Mais Hollywood déteste les vedettes émancipées et leur mène la vie dure. Marilyn va connaître sa plus grande désillusion. 
Certains se moquent de cette prétention supposée comme Laurence Olivier, hautain et méprisant sur le tournage. Un tournage qui s'avérera finalement particulièrement éprouvant pour l'actrice qui pensait pouvoir enfin se débarrasser du carcan des rôles sexy. 
Film dans le film, My Week with Marilyn reproduit même certaines scènes du Prince et la Danseuse, un tournage sur lequel Marilyn Monroe n'est pas prise au sérieux. Ses exigences, sa technique de jeu et ses retards répétés énervent l'équipe et finissent par la mettre en position d'infériorité sur le plateau. 

C'est dans ce contexte, loin d'Hollywood (en Angleterre), en coulisses (loin des plateaux) que Colin Clark, jeune assistant sur le tournage, va côtoyer, le temps d'une parenthèse enchanté, non pas Marilyn mais Norma Jeane. 
Derrière le mythe de la blonde sexy, Colin Clark découvrira une femme seule, fragile, sensible, vulnérable, en proie au doute et qui ne rêvait que d'une chose être aimé pour ce qu'elle était vraiment. 



My Week With Marilyn est un biopic atypique qui pose un regard extrêmement précieux sur la femme qu'était vraiment Marilyn loin du star system et des studios hollywoodiens. Marilyn Monroe, la femme la plus sexy et adulée au monde n'aspirait qu'à une seule et unique chose, être elle-même, et le film lui redonne cette humanité retrouvée.
Au-delà du simple biopic, c'est un film intelligent qui pose aussi des questions et fait réfléchir sur la gloire, les méfaits de la célébrité ou les dangers de la starification.
Michelle Williams est bien placée dans la course aux Oscars...mais elle devra néanmoins se méfier de Meryl Streep et "la Dame de Fer"...Alors, My week with Marilyn sera t-il un tremplin pour la gloire et révélera t-il enfin au grand public la superbe Michelle Williams? On lui souhaite mais, avec ou sans Oscar, elle y est et restera épatante!
Rendez-vous le 26 février prochain!  

 

Lambinet Lorraine

 

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  • Atteinte de cinéphilie aiguë, Lorraine Lambinet, fille de projectionniste, a passé son enfance dans les salles obscures. Titulaire d'une Maîtrise Arts du Spectacle et Écrits Cinématographiques, elle a touché à tous les domaines du 7ème Art aussi bien à la programmation (Festival Quais du Polar, Cour
  • Atteinte de cinéphilie aiguë, Lorraine Lambinet, fille de projectionniste, a passé son enfance dans les salles obscures. Titulaire d'une Maîtrise Arts du Spectacle et Écrits Cinématographiques, elle a touché à tous les domaines du 7ème Art aussi bien à la programmation (Festival Quais du Polar, Cour

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