Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
15 novembre 2011 2 15 /11 /novembre /2011 12:50

 

 

IMGP8747

 

 IMGP8731.JPG

 

 

Pour la sortie du quatrième long métrage d' Olivier Marchal, LES LYONNAIS, il faut reconnaitre que Gaumont, qui produit et distribue le film, n'aura pas fait les choses à moitié. Rarement question promotion, une conférence de presse n'aura réuni autant d'acteurs. De Gérard Lanvin à Tcheky Karyo, en passant par Daniel Duval, François Levantal, Étienne Chicot, Francis Renaud sans oublier son réalisateur Olivier Marchal ou encore Edgar Marie, son co-scénariste, tous étaient présents afin de répondre aux questions des journalistes lyonnais.

Il faut dire que la Ville de Lyon a un rapport particulier avec ce film, tout d'abord par son sujet mais pas seulement. Le film retrace ainsi les aventures des plus célèbres braqueurs des années 70. Le gang des Lyonnais réalisera pas moins de 35 casses pendant presque 10 ans en Rhône-Alpes. C'est la rencontre déterminante de l'ancien flic avec Edmond Vidal, l'ancien voyou, et pilier du célèbre gang qui est à l'origine de ce projet, " l'une des plus grandes figures du banditisme français de tous les temps" souligne Marchal.

Un voyou respecté même par les flics et dont la rencontre semble avoir marqué et touché l'ancien flic, allant jusqu'à lui faire changer de bord. Après Gangsters, 36 Quai des Orfèvres ou MR 73 ( sans oublier la série Braquo) Olivier Marchal abandonne pour la première fois, un univers qui lui et cher et familier, celui des flics, pour celui des voyous.

 

Soutenu par Rhône-Alpes Cinéma, Olivier Marchal a ainsi pût tourner pendant 3 mois la totalité du film dans la Cité des Gônes et sa région. Un tournage de grande ampleur qui aura exigé une reconstitution minutieuse des années 70, près de 3000 figurants, et qui aura ainsi rythmé la ville au gré de ses lieux de tournage. De la Place Bellecour à celle des Jacobins, en passant par une autorisation spéciale dans l'ancienne Prison Saint Paul ou encore dans l'enceinte de L'Hotel Dieu ( juste avant sa fermeture au public), de la Place Saint Jean au Château de Fléchères, aucun quartier n'aura été épargné laissant à chacun le souvenir inoubliable d'un tournage accueillant, convivial et sympathique. En effet, pas un seul lyonnais qui n'ai sa petite anecdote à raconter sur ce film tant attendu.

 

Un an après le clap de fin et surtout 2 mois avant sa sortie, pour notre plus grand plaisir, les Lyonnais se dévoilent enfin...

Malheureusement, le plaisir sera de courte durée. On attendait beaucoup de ce film suite aux 8 minutes, exclusives et prometteuses, présentées en avril dernier à la presse.

Considéré comme le nouveau grand spécialiste du film policier en France, Olivier Marchal, cette fois, déçoit.

Du projet initial, un prestigieux diptyque proche du Mesrine de Jean-François Richet, il ne reste malheureusement pas grand chose. On se souvient des ( nombreux) déboires rencontrés avant même le tournage. Annoncé comme le grand retour au cinema de Alain Delon, qui devait incarner le rôle titre, celui-ci quitte finalement le projet. Quant à Bernard Giraudeau, également pressenti, son état de santé l'obligea à se désister du projet ( décédé en juillet 2010, le film lui est dédié).

Face à ce tournage annoncé, puis repoussé, un scénario mainte fois retravaillé et un casting modifié, Olivier Marchal semble avoir été un peu dépassé par les événements.

Envolée donc, l'idée de deux parties, la défection de Delon met un terme à la saga annoncée, les Lyonnais ne sera qu'un seul et unique film.

Pendant la conférence, il semble même, par moments, ne pas assumer totalement ce film, allant jusqu'à (s') avouer qu'il a "échoué, là où un Martin Scorsese aurait certainement réussit". Un peu désabusé, il confie même "avoir rêvé de faire lui aussi une saga, un film de gangsters sur l'histoire d'une amitié indéfectible dans le style de Il était une fois en Amérique. "

Et si, les influences du réalisateur sont clairement du côté de chez Michael Mann ( comme tous les films de Marchal ), comparez l'affiche du film avec celle de Heat pour vous en convaincre, force est de constater, que n'est pas Michael Mann qui veut...

 

 "C'est le film qui m'a posé le plus de problèmes parce qu'il a été compliqué à écrire, à préparer et à monter" confie le réalisateur. C'est pas moins  de 23 versions différentes de montage qui sont proposées dont une version de presque 3h que Marchal trouvera finalement " trop dense, trop touffue, chiante et ennuyeuse".

Juste après le tournage, Marchal s'est engagé (un peu trop rapidement peut-être ...) dans un autre projet, théâtral cette fois, ne lui laissant que peu de temps.

Il finira par déclarer forfait, laissant une autre équipe venir à bout du montage d'une durée finale d'1h42.

Il n'aura échappé à personne, l'amertume avec laquelle l'ancien flic évoque ce tournage, allant même jusqu'à reconnaître avoir eu des doutes sur l'utilité de certaines scènes au moment du tournage. Marchal, se serait-il laissé embarqué et dépassé par un projet un peu fou?

 

Comme beaucoup, ayant suivi de près le tournage du film, on attendait de voir enfin le nouveau film de Olivier Marchal qui sortira le 23 novembre en exclusivité dans les salles lyonnaises ( le 30 novembre dans toute la France). Force est de constater, pour ceux qui en douterait encore, que ce ne sont pas les gros budgets ( 15 millions d'euros, un des plus gros budget de l'année 2010) qui font les bons films.

Quelle déception de découvrir, qu'à défaut de retracer la véritable histoire du gang, le film n'est en fait qu'une libre interprétation plus ou moins romancée.

L'histoire officielle de Vidal et la fiction de Marchal divergent un peu, allant même jusqu'à inventer un personnage ( serge Suttel incarné par Tcheky Karyo) qui n'a pas existé. On reprochera au film la faiblesse de son scénario, se résumant, à celui d'un simple film d'action et à une succession d'exécutions sans intérêt.

On pouvait s'attendre à un film sur le grand banditisme lyonnais, il n'en est rien, Marchal préférant tomber dans le grand spectacle et le divertissement. N'attendez pas de psychologie ou des faits historiques, il n'y en a pas, ici on coupe les têtes, on torture, on tue les chiens...vous l'aurez compris, la violence est extreme comme dans tous les films de Marchal. Flics ou voyous, ici on a affaire à un monde d'hommes ( des femmes ici, il y en a peu) où les coups sont les seuls moyens de communication et pour répondre à la violence il n'y a que la...violence, "une vie contre une vie" c'est la règle.

Le film est un fourre tout dans lequel vient se télescoper sans cesse passé et présent. Un passé qui ressurgit ( trop ) à chaque moment. Omniprésent il vient bousculer après 25 ans un présent bien tranquille. Un présent qui n'apporte finalement pas grand chose si ce n'est réhabiliter un Edmond Vidal aujourd'hui rangé des affaires.

Certes, On y retrouve les notions d'amitié et de fidélité chères au réalisateur à travers l'histoire de Vidal rattrapé par son passé mais cela ne fait pas un scénario. Et si le film parvient parfaitement à nous faire ressentir ce lien d'amitié entre Momon Vidal, tenté de replonger, et Serge Suttel ( personnage de fiction) tout autour gravite un nombre incalculable de personnages très peu développés et sans grande importance.

 

Comme à l'accoutumée, le casting est incroyable, offrant de vraies gueules de cinéma mais cette fois tout le monde ne trouve malheureusement pas sa place. Dommage!

 

Lambinet Lorraine

 

Photos de La Conférence de presse du film à Lyon. Sofitel-Lyon, le 20 septembre 2011. PHOTOS: Lambinet Lorraine.

 

IMGP8743.JPG

 

IMGP8735.JPG

 

IMGP8732.JPG

 

IMGP8738.JPG

 

IMGP8741.JPG

 

original_580194.jpgAFFG1417990248635.jpg

 

  L'affiche du film LES LYONNAIS et celle de HEAT de Michael Mann...

 

Partager cet article
Repost0
26 septembre 2011 1 26 /09 /septembre /2011 11:32

 

19817599.jpg

  P1100190

Le Grand Jury Cinéma ELLE de Lyon. Pathé Bellecour, le17/09/11.

 

 

 

2011. ELLE lance son Grand Prix Cinema des lectrices. Après celui de la littérature, voici enfin celui du 7ème Art! L'occasion de donner la parole aux femmes qui aiment le Cinema et autant dire que la tâche n'allait pas être aisée pour nous les 150 lectrices sélectionnées afin de départager, le temps d'un weekend, pas moins de 8 films.

 

Je dois avouer, avoir eu une certaine appréhension celle de faire partie d'un jury composé uniquement de filles ( et c'était le cas)  pour voir ( du moins, je le pensais ) des films de filles...

Jury dans la ville de Lyon, j'ai ainsi eu l'agréable surprise de découvrir une sélection plutôt inattendue voire surprenante. C'est donc à un vrai weekend Cinema que m'a convié ELLE. Pas de mélos donc, ni de comédies romantiques mais des films tous très différents:

deux étaient des films dont j'attendais avec impatience la sortie en salles et parmi eux l'adaptation d'une de mes bandes dessinées préférées et un film choc primé à Cannes.

Loin des clichés et des films de filles, il a même été question d'hommes, des hommes avec leur faiblesses, leurs doutes et leur maladie aussi: des hommes face au pouvoir, face à des problèmes de sexualité ou militants.

Voici, ma critique pour 4 d'entre eux, ceux qui m'auront le plus marqués et dont j'avais vraiment envie de vous faire part.

 

L-EXERCICE-DE-L-ETAT_affiche-def-320x434.jpg

 

Dans l'Exercice de l'Etat, Bernard Saint-Jean est un ministre des transports à la fois complexe, solitaire et claustrophobe, incarné de manière époustouflante par un Olivier Gourmet qu'on pensait avoir vu dans tous les rôles. Le film de Pierre Schoeller (Versailles) est porté par une mise en scène maitrisée et subtile ( je pense à cette première scène métaphorique, allégorie d'un pouvoir qui dévore ceux qui le serve) qui  réussit là où La Conquête de Xavier Durringer avait échoué.   

Loin d'être une simple imitation, l'Exercice de l'Etat est un vrai film d'action politique ( pourtant  pas mon genre de prédilection ) qui révèle les dessous et les coups bas d'un gouvernement tentaculaire. Un film passionnant et percutant qui aborde tel un polar les relations entre médias et pouvoir. Pour découvrir ( enfin) un bon film politique français c'est le 26 octobre.

 

shame-12016-1499071073.jpg

 

Autre histoire, celle d'un homme toujours, avec Shame. Steve McQueen, pas l'acteur mais le réalisateur, revient après le phénoménal et retentissant Hunger, avec un second film-choc. On retrouve l'acteur Michael Fassbender dans un rôle tout aussi troublant celui de cet homme souffrant d'une addiction au sexe. Venise ne s'est d'ailleurs pas trompé, lui décernant son prix d'interprétation. Le sujet est abordé de manière brute, radicale et tout aussi frontale que son précédent film sur les prisons britanniques. Nous voici donc embarqué dans le quotidien de Brandon: sa vie débridée, sa sexualité impulsive, insatiable, jamais assouvie. Avec son esthétique glacée limite clinique, Shame n'est pas un film qui séduit de prime abord mais participe de ces films qui suscitent le débat. Et autant dire qu'il aura provoqué la polémique au sein du jury mais c'est finalement un peu toujours le cas des films singuliers, non? Un film, qui, si il peut scandaliser ou irriter, intrigue aussi. A ne pas rater, en salles le 13 janvier 2012.

 

19801902.jpg-r_760_x-f_jpg-q_x-20110824_064730.jpg

 

Après avoir lu la bande-dessinée, c'était vraiment le film que j'attendais. J'étais donc curieuse de découvrir l'adaptation au cinéma de Poulet aux prunes de Marjane Satrapi. Petite ( pour ne pas dire grande ) déception tout de même, pour cette bande dessinée qui est devenu un film et qui aurait mérité à mes yeux une animation. Malgré un désir palpable dans chaque plan de faire du cinema, d'apporter toujours un peu de fantaisie ( un mélange entre dessin et image réelle), une inventivité constante ( du conte perse, on finit par (trop) passer d'un genre à un autre) et des qualités esthétiques indiscutables ( les plus fameuses étant tout de même les rares scènes d'animation) cePoulet aux Prunes se révélera être moins goûtu et relevé qu'attendu. Moins épuré et plus disparate, ce second long métrage, n'a malheureusement pas la force et l'originalité de Persépolis. Une esthétique et une narration ( et la présence au casting de Jamel Debbouze) qui ne sont pas sans rappeler celles d'Amélie Poulain dont, avouons-le, on s'est un peu lassé. Pour suivre le destin de ce violoniste, le meilleur de son temps, le départ pour Téhéran est prévu le 26 octobre.

 

 

19787873.jpg-r_760_x-f_jpg-q_x-20110801_101900.jpg

 

Je finirai par une note positive avec ce film coup de poing, qui m'aura le plus marqué et que je vous recommande vivement celui de Maiwenn que j'avais raté lors de sa présentation au Festival de Cannes.

 

Auréolé du Prix du Jury, Polisse c'est le film que tout le monde attend et à juste titre. Troisième film seulement pour Maiwenn qui traite d'un sujet original et jamais abordé au cinéma, celui du problème de la maltraitance des enfants et de la pédophilie.

Au sens propre comme au figuré, dans Polisse, Maiwenn suit au plus près une brigade de protection des mineurs:

en observatrice, Maiwenn joue dans son film et incarne une photographe mandatée par le ministère afin de faire un reportage sur cette police spécialisée et ouvrir les yeux sur une terrible réalité.

Maiwenn met en pleine lumière, ces héros du quotidien qui travaillent dans l'ombre mais la vraie réussite du film  réside dans son traitement alternant les pires atrocités et des scènes difficiles ( les interrogatoires de parents maltraitants, d'enfants abusés, prostitués ou séparés de leurs parents) avec des scènes plus légères (les fous rires et l'humour entre collègues se révèlent une arme contre la misère humaine. Ces rares moments où telle une seconde famille, l'équipe complice forme un noyau solide).

Proche du documentaire, Polisse n'est pas sans rappeler un autre Police celui de Pialat. En digne héritier, le film s'inscrit dans cette même tradition réaliste, cette même justesse dans la manière de dépeindre les personnages, leurs relations et leur milieu. Ancré dans notre réalité, le film dresse un état des lieux sur la sexualité et sa banalisation en 2011.

L'autre force du film est sans conteste son casting incroyable avec une mention spéciale aux enfants du film ( tous crédibles) mais aussi au dernier qu'on s'attendait à voir en représentant de l'ordre: un rôle en or pour Joey Starr qui incarne de manière à la fois émouvante et drôle, une grande gueule au grand coeur. Un véritable coup de force pour celui qui signait en 1993 avec NTM un rap "Police" qui scandait ..."Nique la Police"....

 

Polisse était, avec l'Exercice de l'Etat, l'un de mes films favoris pour prétendre au premier Grand Prix Cinéma ELLE. Et si il a enthousiasmé la majorité de notre jury, il nous restait plus qu'à patienter jusqu'au 10 octobre (date officielle de la remise du Prix prévue à Paris) afin de connaitre le nom du grand gagnant. Mais c'était sans compter la venue à Lyon quelques jours plus tard de la réalisatrice...que nous avons, une jurée et moi, rencontré et qui sans se douter que nous ignorions le résultat des délibérations, nous a révélé qu'elle était donc la grande lauréate.

Merci à Maiwenn pour ce scoop mais en même temps c'est grandement mérité et merci au magazine ELLE pour cette très belle programmation!

 

Attention, on vous aura prévenu, la Polisse débarquera le 19 octobre dans vos salles!

 

Lambinet Lorraine

 


 

 securedownload-1.jpegsecuredownload.png

 

 IMGP8767.JPG

Maiwenn, réalisatrice de POLISSE lors de l'avant-première du film à Lyon le 23/09/11.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Partager cet article
Repost0
19 septembre 2011 1 19 /09 /septembre /2011 16:47
  IMGP7071
Conversation avec Francis Ford Coppola. Deauville le 3 septembre 2011. Photo Lambinet Lorraine.
 
 
 
 
 
 
 
 
Inaugurer le Festival de Deauville avec l'hommage rendu, en sa présence, à l'un des maîtres du Septième Art c'est présager d'une 37 ème édition exceptionnelle! L’Edition 2011 était donc une bonne occasion de rencontrer l’un des grands noms du cinéma américain : Francis Ford Coppola.
La venue de Coppola à Deauville c’était pour moi l'un des rares pour ne pas dire le seul véritable évènement des " planches" cette année mais il avait le mérite d'exaucer l'un de mes plus grands rêves de cinéphile....
FF Coppola est un homme humble qui aime énormément le cinéma mais qui s'est refusé à donner une leçon de cinéma. C'est donc à une discussion ouverte avec le public et un jeu de questions-réponses, à laquelle s'est prêté le réalisateur. Contre toute attente, l'homme s'est montré disponible, intéressant et passionnant pendant  2H face aux quelques privilégiés (les 220 places que compte la salle Lexington du CID) qui ont ainsi eu la chance de poser leur question au détenteur de pas moins de 5 Oscars, 2 Palmes, une paire de chaussettes mauves et un pantalon froissé...
C'est ainsi de manière on ne peut plus simple que l'homme a évoqué tout d'abord sa grande admiration pour le charismatique Marlon Brando lorsqu'il était jeune étudiant.
Son premier scénario avait d'ailleurs été écrit pour lui. Bien plus tard, il parviendra à lui soumettre celui du Parrain, un rôle qu'il finira par accepter non sans quelques compromis. Coppola évoque une personnalité atypique qui se présente sur le tournage avec des boules quiès et parle peu. Puis, Il évoquera Apocalypse Now avec un Marlon Brando obèse et sous dépendance qui n'avait pas appris son texte.
Parmi les questions forts intéressantes (on regrettera certaines déconcertantes comme celles de ce fan qui se dit producteur en difficulté en France et souhaite à tout prix offrir un cadeau au réalisateur que celui-ci refusera poliment non sans humour  " à moins que cela soit une bouteille de Cognac ou de Calvados...").
Et si vous croyiez tout savoir sur l'homme, c'est un Coppola intime qui s'est confié ce jour-là à Deauville en Normandie et qui est revenu sur son amour du cinéma européen, comme le cinéma allemand des années 20 ou plus particulièrement polonais citant le film de Andrzej Wajda, Cendres et diamants (1958) comme étant son film préféré.
Sans langue de bois, l'homme a fustigé Hollywood lui reprochant de faire sans arrêt les mêmes films. Il a ainsi évoqué son admiration pour ceux qui ont sût garder leur liberté de création comme Paul Thomas Anderson, Steven Soderbergh ou encore Woody Allen.
Il avoue, cependant, avoir conscience d'appartenir à une génération bénie où tout était possible et qui nageait entre deux courants, l'Age d'Or du film hollywoodien avec King Vidor, Billy Wilder...et la Nouvelle Vague française, les films nordiques de Bergman, Dreyer ou le cinéma japonais.
Il a poursuivit en rendant un hommage à la France " qui peut s'enorgueillir d'être le pays de la cinéphilie et d'avoir le public le plus enthousiaste du monde".
La France décidément à l'honneur cette année à Deauville, on se souvient des propos émus de Sam Levinson ( fils de Barry)  lors de la présentation de son film Another Happy day: 
" merci de protéger et de vous battre pour le Cinéma tel que vous le faites depuis tant d'années. La France est un pays exceptionnel".
Il a poursuivit en soulignant que nous étions "à l'aube d'une période extraordinaire de l'évolution de l'art cinématographique".
Contrairement à sa fille Sofia, qui ne peut tourner un film autrement qu'en pellicule, Coppola se montre très intéressé par les nouvelles technologies et leurs perspectives nouvelles tels que le cinéma numérique ou la 3D. Certaines scènes de son dernier film TWIXT ont d’ailleurs été tourné 3D.
Si l'homme s'est montré disponible, c'est malheureusement les mains vides qu'il s’est rendu en Normandie gardant la primeur de son nouveau film au Festival de Toronto qui a présenté le film en première mondiale.

Pour en revenir à Deauville et son festival, on regrettera l'absence à la remise de leur trophée de Ryan Gosling et Jessica Chastain (tous deux remarqués cette année, l'un dans Drive, l'autre  dans Tree of Life) tous deux récompensé par Prix « Le Nouvel Hollywood ».


En 2011, Deauville se consacre à l'adolescence.
Parmi les thèmes dominants, les films abordaient l’adolescence sous toutes ses formes. Parmi les films en compétition, les  adolescents étaient en crise dans YELLING TO THE SKY ( avec Zoe Kravitz) où la violence apparait comme le seul moyen pour s'en sortir,  meurtriers et livrés à eux - mêmes au sein de leur communauté Inupiaq ( Alaska) dans le thriller ennuyeux ON THE ICE ou rebelles face à l'oppression de la société iranienne dans EN SECRET.

 J'ai pour ma part, découvert quelques petites surprises filmiques directement visibles sur les planches normandes comme  Corman's World de Alex Stapleton, ce documentaire sur l'un des réalisateurs et producteurs les plus barrés de l'histoire du cinéma. Roger Corman est un rebelle qui se fout de la critique et que rien n'empêchera jamais de tourner, toujours plus, pour toujours moins cher. Un documentaire qui se savoure jalonné d'interventions de monstres sacrés
( parmi eux, Francis Ford Coppola qui débutera grâce à lui en tant qu'assistant-réalisateur. TWIXT lui a été inspiré par Roger Corman. On y retrouve aussi Jack Nicholson,Joe Dante, Scorsese et bien d'autres encore ).Notez que le Festival Lumiere 2011 à Lyon présentera ce documentaire ( dont on ne connait toujours pas la date de sortie) en la présence de Roger Corman lors de sa prochaine Edition en octobre prochain ( www.festival-lumiere.org).

Autre souvenir, la vision du film-choc DRIVE présenté hors compétition, un polar esthétique pour lequel son réalisateur s'est vu remettre le Prix de la Mise en scène à Cannes. Alors effet Cannois ou véritable chef d'oeuvre?
Si je garde une certaine réserve sur la seconde moitié du film ( le film finissant par basculer dans la violence extrême, les moins courageux ont quitté la salle, les autres se sont cachés les yeux... ), j'ai malgré tout été subjugué par l'histoire de ce chauffeur professionnel et par la qualité de sa mise en scène. Des plans diurnes de Los Angeles sublimement mis en musique et qui m'ont rappelé ceux de Michael Mann et la performance d'acteur de Ryan Gosling proche d'un De Niro dans Taxi Driver ( et malgré son mutisme, l'acteur ne prononçant pas plus de 27 mots dans tout le film)...sans oublier des scènes de poursuite mémorables! Mais je ne vous en dis pas plus, simplement ne ratez pas ce film porté par une BO impeccable aux accents 80's et qui sortira en salles le 5 octobre. Accrochez vos ceintures, on vous aura prévenu, car on en sort pas indemnes!

Deauville, comme bon nombre de festivals, ne va pas sans son petit lot de surprises et cette année c'était la venue inattendue de Bill Murray ( venue soutenir Liza Johnson, réalisatrice du film Return en compétition) ou la présence de Brian De Palma venu juste pour voir des films. Certains ont cru à un sosie, il s'agissait pourtant bien du célèbre réalisateur restant incognito loin du tapis rouge et des VIP...
En Normandie, pas de chichis et c'est ça Deauville!
 
 
 
 
 
Lambinet Lorraine
 
 
 
 
IMGP7065

IMGP7104.jpg

Nicolas Refn Winding, réalisateur de DRIVE, venu recevoir le Trophée de Ryan Gosling qui était absent. Photo Lambinet Lorraine.

 

IMGP7119.JPG

Deauville rendait hommage cette année à Shirley MacLaine. Photo Lambinet Lorraine.

 

IMGP7155.JPG

Deauville et ses célèbres planches qui rendent hommage à tous ceux qui sont passés en normandie...

 

IMGP7156.JPG

L'immense salle du CID avec ses 1500 places.

 

IMGP7084.JPG

Michael Shannon qui incarne le rôle principal dans TAKE SHELTER lors de la Conférence de presse du film. Le film a remporté le Grand Prix.Photo Lambinet Lorraine.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Partager cet article
Repost0
31 août 2011 3 31 /08 /août /2011 11:00

 IMGP7045.JPG

Jérémy Elkaim et Valérie Donzelli, Conférence de Presse (Hotel Concorde-Lyon), 25/08/2011.



LA GUERRE EST DECLAREE est un film bouleversant et touchant qui malgré le drame, c'est assez rare, s'autorise à sourire. Plus qu'un film c'est avant tout une philosophie de vie. Rarement un film sur un sujet grave et aussi dangereux ( la maladie ) n'était parvenu à éviter le pathos. 
LA GUERRE EST DECLAREE est un véritable hymne à l'amour. Comment pourrait-il en être autrement quand on s'appelle Roméo et Juliette. Ils s'aiment, mais voilà un beau jour le destin en décide autrement et vient ternir ce bonheur parfait. L'enfant de Roméo et Juliette a une tumeur au cerveau.
A la question " pourquoi cela tombe t-il sur nous?", il y a la jolie réponse de Juliette:
"parce que l'on est capable de surmonter ça!" 
Pour Adam et ses parents c'est le début d'un long combat face à cette dure épreuve, une guerre sans merci qui les rendra plus forts encore.
Le film refuse de raconter l'histoire d'un enfant malade. D'ailleurs, pour la réalisatrice, il était hors de question de fabriquer de manière artificielle la maladie et de prendre en otage le spectateur. Le film est davantage axé sur le couple, sa rencontre, l'arrivée d'un enfant, ce paradoxe étrange qui rend heureux et bouleverse à la fois.
Le titre initial du film, "Désordres", soulignait d'ailleurs cette idée de bouleversement.

Si la majeure partie du film se déroule essentiellement dans les milieux hospitaliers, le film évite pourtant, l'écueil du pathos ou du tire-larmes. Des couloirs de l'hôpital aux séances de chimio en passant par les pédiatres ou neurochirurgiens, le voyage aurait pu s'avérer éprouvant. Il se révèle original et plutôt inattendu. Valerie Donzelli réussit à transformer le négatif, enlever le mauvais pour ne retenir que le positif. 
Comme cette scène où Romeo et Juliette, défiant le mauvais sort, se lancent dans une surenchère médicale face aux possibles séquelles d'Adam et finissent par s'imaginer jusqu'à l'impossible. On finit par en rire aussi.
Car le rire c'est la thérapie même du film. On se surprendra à rire, à chanter et à danser face à ce film jovial et positif.

Un film " en chanté " proche du cinéma de Jacques Demy. Entre conte et magie, les passages chantés transcendant les émotions et sentiments des personnages. On se surprend à suivre les fantaisies et facéties d'un couple décidé à être heureux malgré la fatalité. 
On sourit lorsque Romeo et Juliette dans les couloirs de l'hôpital, comme un jeu, tentent d'élucider "le mystère Sainte Rose", et trouver le médecin qui va opérer leur fils parmi le personnel en blouse blanche.


Difficile de décrire LA GUERRE EST DECLAREE tant le film se réinvente. Alors comédie, drame ou mélodrame?Qu'importe. C'est avant tout un film vivant, un mélange des genres. On pense au cinema de la Nouvelle Vague de Truffaut   ( ouverture / fermeture à l'iris, voix off ) ou de Godard mais aussi à Christophe Honoré. 

Le couple s'est inspiré d'une histoire vraie, la leur. Le couple Valerie Donzelli et Jeremy Elkaim se réincarnent devant la camera ( ils sont aujourd'hui séparés ) pour raconter leur histoire, le combat de parents face à un enfant malade.  
Valerie Donzelli ne fabrique pas et ne triche pas. Elle a ainsi filmé avec une équipe réduite et à l'aide d'un appareil photo qui filme. Une manière discrète de filmer mais aussi de s'ancrer dans la réalité. Valerie Donzelli avoue aimer "fabriquer avec le réel": Ainsi le film a été tourné dans de vrais hôpitaux avec le vrai personnel, des soignants et professeurs de l'hôpital.
Si "La vie est boiteuse pour tout le monde. Les films sont plus harmonieux que la vie" disait Truffaut...

 

 

Lambinet Lorraine

 

IMGP7047.JPG

Valérie Donzelli, Hotel Concorde-Lyon, 25/08/2011. Photo:Lambinet Lorraine.

 

IMGP7036.JPG

Jérémy Elkaim, Hotel Concorde-Lyon,25/08/2011. Photo:Lambinet Lorraine.

Partager cet article
Repost0
26 août 2011 5 26 /08 /août /2011 14:53

 

 

 

 


La rentrée est souvent synonyme de bons films est autant dire qu'elle débute plutôt bien avec ce film que ne je peux que vous conseiller.
Il y a 10 ans, la vie de plusieurs innocents basculaient dans l'horreur. Une descente aux enfers pour ceux qui allaient se retrouver prisonniers d'une spirale infernale, la plus grande erreur judiciaire de notre époque, l'Affaire d'Outreau.
PRESUME COUPABLE n'est pas un film sur Outreau mais un film relatant plus précisément l'épisode tragique d' Alain Marécaux. On se souvient tous du calvaire vécu par cet huissier garant de la loi et de la vérité et qui voit du jour au lendemain cette même  loi se retourner contre lui.

Le film est braqué sur cet homme innocent dont l'injustice vient soudainement frapper à sa porte un matin de novembre 2001. Il fait à peine jour, comme si tout cela n'était finalement qu'un mauvais cauchemar. Un cauchemar vivant qui durera près de 3 ans durant lesquels il perdra son travail, sa femme ( qui finira par le quitter), sa mère (morte de chagrin 2 mois après son incarcération) et ses enfants placés en foyers. Au bout d'un an et demi d'incarcération Alain Marécaux tentera d'en finir, il veux mourir et arrête de s'alimenter.

La qualité première du film repose sur l'interprétation et la métamorphose hallucinante de Philippe Torreton qui incarne avec une force étonnante ( pour ne pas dire habite ) cette      " plongée kafkaïenne" d'Alain Marécaux et sa grève de la faim.
Jusqu'au boutiste l'acteur a refusé les doublures, et est allé jusqu'à perdre 27 kilos malgré le refus catégorique des nutritionnistes de le suivre. Jamais encore l'acteur n'avait puisé autant en lui pour incarner la solitude, les larmes, l'abandon de soi, le désir d'en finir au point d'atteindre véritablement un état de dépression durant le tournage.

Le film réussit là où le film de Roschdy Zem, OMAR M'A TUER avait échoué:
sans pathos ni surenchère, Vincent Garenq ( dont c'est le second long métrage après COMME LES AUTRES en 2007) est resté fidèle à son sujet et au plus près de la réalité.  Pas de musique, ni d'éclairages artificiels mais des images fortes, abrupts, sans artifice, au plus vrai, au plus près du livre.
Le film est adapté du précieux témoignage de Alain Marécaux, un cahier de chevet tenu en prison pendant son incarcération  ( "Chronique de mon erreur judiciaire" a été publié chez Flammarion en 2005 ). Il ne s'agissait pas de trahir son sujet, Vincent Garenq a donc écrit le scénario avec lui et a également eu accès au dossier d'instruction.

Comme bon nombre de films inspirés de faits divers, PRESUME COUPABLE ne tardera certainement  pas à créer la polémique. A ceux qui lui reprochent d'avoir fait un film à charge contre le système judiciaire ou les médias, Vincent Garenq répond qu'il n'attaque personne et se contente seulement de raconter les faits et rien d'autre.
La sortie du film n'évitera bien sûr pas quelques rancoeurs: convié à l'avant - première du film à Bordeaux, l'ENM ( l'Ecole Nationale de la Magistrature qui forme les magistrats de France) n'a malheureusement pas daigné répondre à l'invitation.
Certains journalistes ont refusé de ré-enregistrer leur voix par dessus les reportages ou journaux télévisés effectués à l'époque et utilisés dans le film....
Selon certains avocats, ce film devrait être projeté dans le cadre de formations juridiques tant il soulève des questions encore sans réponses: une telle affaire pourrait-elle encore arriver aujourd'hui? Depuis Outreau, la formation des magistrats a t-elle évolué?
A l'heure d'aujourd'hui, pas de réponses.
Alors peut-on espérer que PRESUME COUPABLE parvienne à faire réfléchir et pourquoi pas  provoquer le débat pour trouver enfin des réponses? A suivre.
Mais si grâce à PRESUME COUPABLE, on parvient à ne pas oublier et se souvenir de cette erreur, la plus importante de l'histoire de l'institution judiciaire française, c'est déjà l'essentiel.

 

Lambinet Lorraine

 

En salles le 7 septembre 2011

 

 

Garenq

 

Christophe Rossignon (Producteur), Philippe Torreton (Acteur) et Vincent Garenq (Réalisateur).

Hotel Sofitel, Lyon, 23/08/11. Photo by Lambinet Lorraine.

 

IMGP7024.JPG

Vincent Garenq. Pathé Bellecour, 23/08/11. Photo by Lambinet Lorraine.

 

IMGP7022.JPG

Philippe Torreton au Pathé Bellecour à Lyon. 23/08/11. Photo Lambinet Lorraine.

 

 

Partager cet article
Repost0
28 juillet 2011 4 28 /07 /juillet /2011 22:26



Il est un film qui prouve bien qu'on ne choisit ni ses parents ni ses enfants.

Ce film c'est TU SERAS MON FILS de Gilles Legrand qui aborde le sujet sensible de la transmission et des relations père - fils.

Une relation conflictuelle et haineuse dans un décor de rêve c'est toute l'originalité de ce film qui se déroule dans le milieu viticole des vignes du sud Ouest.

TU SERAS MON FILS c'est l'histoire d'un terrible gâchis, l'histoire d'un père qui rejette son propre fils, un fils bien loin de ses attentes. Ecrabouillé, Martin souffre face à ce père rouleau compresseur et qui semble davantage attaché à son vignoble.

 

 

Face à l'impérial Niels Arestrup qui incarne Marseul, le père dominateur, on retrouve Lórant Deutsch, le fils rejeté. Un rôle "un peu déroutant" pour un personnage qu'il qualifie comme "un autiste qui ne parvient pas à tenir tête face à ce père qui l'étouffe".

Le réalisateur ose d'ailleurs évoquer sans langue de bois les conditions de tournage et la personnalité de Niels Arestrup et confie: " vous savez, il n'est pas facile à traire. Niels ce n'est pas quelqu'un qu'on dirige et il ne faut pas l'emmerder en lui disant fait pas ci ou fait pas ça !"

Et si il incarne de manière impériale ce père autoritaire et sans pitié, la personnalité de l'acteur ne semble pas étrangère à cette interprétation...

 

La force principale du film tient à ses personnages. Des personnages profonds et forts, loin de tout manichéisme. Chacun a ses propres motivations, ses circonstances atténuantes et ses propres ressentiments.

Marseul ne voit pas en Martin le fils idéal et trouve qu'il n'est pas à la hauteur pour reprendre sa succession. Quant à Martin, il reste malgré tout accroché à cette terre et accepte de n'être que l'ombre de son père.

Mais le plus humain est certainement, le rôle tenu par Patrick Chesnais à qui Marseul tente  de " voler" son fils qui semble incarner à ses yeux son idéal. L'acteur livre une très belle interprétation, tout en justesse, de ce personnage condamné à mourir. Son cancer le ronge tout comme cet étouffant propriétaire.

TU SERAS MON FILS est avant tout un choc de personnalités, une relation père - fils qui vire au drame. Une partie d'échecs qui va se jouer à quatre: deux père, deux fils. Un thriller psychologique où "Il n'y a d'ailleurs pas de rôles principaux " souligne le réalisateur.

 

Immersion et émotion garanties donc pour ce film de Gilles Legrand dont l'œuvre se conjugue à merveille avec les vignes de Saint Emilion en toile de fond. Une intrigue puissante au coeur du vignoble à déguster en salles dès le 24 aout.



Lambinet Lorraine



Gilles Legrand au Cinéma Comoedia, Lyon. Photo by Lambinet Lorraine.

Lorant Deutsch, Cinéma Comoedia, Lyon. Photo by Lambinet Lorraine.

Nicolas Bridet et Lorant Deutsch au Cinéma Comoedia à Lyon. Photo Lambinet Lorraine.



Partager cet article
Repost0
3 juillet 2011 7 03 /07 /juillet /2011 23:54


Comme son titre ne l'indique pas forcément SWITCH est pourtant bien un film français. Il s'agit du quatrième film de Frédéric Schoendoerffer écrit avec Jean - Christophe Grangé, l'auteur préféré des fans de thrillers et de sensations fortes.

SWITCH est le nom d'un site internet qui permet aux particuliers du monde entier d'échanger leur appartement. C'est de cette manière que Sophie Malaterre ( Karine Vanasse ) va ainsi pouvoir  échanger son appartement canadien contre un luxueux appartement parisien. Une bonne occasion pour elle de s'offrir enfin des vacances.
Mais l'échange va se révéler être un piège qui va très vite se refermer sur elle .

Si on se laisse au début embarquer par ce polar plutôt efficace et moderne ( les dangers d' internet et du virtuel) on reprochera, cependant, au film de tomber progressivement dans le sordide et les incohérences ( la génétique ).
Le réalisme de Frederic Schoendoerffer semble se laisser immerger par l'univers poussif et exagéré de Grangé qui au fur et à mesure du film ôte toute crédibilité.
Dommage.
Frederic Schoendoerffer n'en reste pas moins un formidable directeur d' acteurs. On lui doit entre autre AGENTS SECRETS pour lequel il avait réunit à l'écran, le couple à la ville, Monica Bellucci / Vincent Cassel ou encore TRUANDS avec Olivier Marchal et Benoit Magimel.

Le casting de SWITCH, quoique courageux, a de quoi surprendre.
Eric Cantona, ex-champion des terrains de foot revient au Cinéma dans le rôle d'un flic.
Comme pour se donner une sorte de légitimité, Cantona tient à souligner qu'il ne s'agit pas ici de son premier rôle en tant que flic et que dans L'OUTREMANGEUR ( film qui lui tient à coeur et sur lequel il rencontrera sa compagne Rachida Brakni)  il incarnait déjà un commissaire.
Même si le film de Ken Loach, LOOKING FOR ERIC, a permit à Cantona de gagner ses galons d'acteurs, il reste aujourd'hui encore et malgré tout associé au milieu du foot             ( depuis le début de l'année, il est même l'entraineur du New York Cosmos ).
Si on se souvient davantage de sa carrière à Manchester, cela fait pourtant déjà 15 ans qu'il s'exerce au métier d'acteur. "Une carrière presque plus longue que celle sur le terrain" souligne t-il.
Avec SWITCH, Cantona poursuit son incursion sur grand écran débutée en 1995 dans le film d' Etienne Chatiliez, LE BONHEUR EST DANS LE PRE.
Et autant dire que Frédéric Schoendoerffer a su exploiter le King Eric. Qu'on le sache, on ne dirige pas Eric Cantona. Ce flic c'est Eric Cantona, impressionnant et bougon à la fois.
A tel point que Cantona fait du Cantona, et que la révélation du film n'est pas celui qu'on croyait.
Et on peut imaginer que la présence au casting du King Eric aura facilité le financement du film et permettra certainement à celui-ci de trouver son public en France.
La véritable révélation du film c'est elle, Karine Vanasse, totalement inconnue en France et pourtant véritable star dans son pays le Canada.
Révélée à l'âge de 15 ans, elle possède déjà une carrière impressionnante du haut de ses 26 ans. Une actrice à suivre de près et si aucun de ses films ne sont pour le moment sortis en
France, elle sera très prochainement aux côtés de Christina Ricci dans la série très attendue PAN AM.
Elle avoue avoir été touché d'être choisie non pas pour son nom mais pour son travail.
Le film devrait ainsi bénéficier d'une sortie au Canada.

Dans SWITCH, elle incarne un personnage digne des meilleurs films Hitchcockiens:
les apparences sont contre elle et tous les soupçons en font une victime idéale. Débute alors pour elle, une course contre la montre afin de prouver son innocence.
Karine Vanasse réussit à habiter ce rôle très physique ( elle effectue elle-même toutes les cascades dont une poursuite infernale) et aussi à perdre son accent canadien pour davantage de crédibilité.

SWITCH un film qui tient en haleine un moment mais qui finit très vite par s'essouffler...

Lambinet Lorraine
En salles le 6 Juillet 2011.


Eric Cantona, Cour Des Lôges, Lyon 06/11.


Karine Vanasse, Eric Cantona et Frédéric Schoendoerffer, Lyon, Cour Des Lôges. 06/2011.





Partager cet article
Repost0
1 juin 2011 3 01 /06 /juin /2011 23:25



Après une 63 ème Edition plutôt morose et décevante, la Palme revenant aux vies antérieures d'un certain Oncle Bonmee et de nombreuses stars ayant décliné l'invitation du Festival suite aux caprices de mère Nature, cette année autant dire que les beaux films, le glamour, les paillettes, les belles robes auront été au rendez-vous.

 

Un défilé haute-Couture initié dès la Cérémonie d'Ouverture par une Mélanie Laurent ( pas trop énervante ) en robe de soie noire sur fond d'organza de soie chair, signée Dior ( ce n'est pas moi qui le dit, je laisse ça aux spécialistes de la mode ) et à qui je vole ces quelques mots: "Ah Ouais, vu d'ici, le Cinéma c'est magique!".

 

Magique, à l'image du film de Woody Allen, MIDNIGHT IN PARIS, présenté en Ouverture. Un retour en grâce, entre romantisme et conte de fée, pour le célèbre New Yorkais qui avait un peu déçu avec son précédent film et qui réussit son Pari(s). Hors compétition, le réalisateur se refuse qu'il en soit autrement même si le film aurait amplement mérité de concourir...Inspiré, Woody déclare son amour à Paris avec ce voyage dans le temps à la rencontre d'Hemingway, Picasso ou Dali. Un savoureux voyage qui augurait déjà de ce grand voyage Cannois qui m'attendait...

Cannes, sa 64ème, aura été ma première expérience festivalière Cannoise. Mais pourquoi avoir attendu si longtemps, me direz-vous? Tout simplement parce que je m'étais longtemps promis d'y venir un jour mais uniquement si j'étais accréditée ( comprenez en possession du sésame indispensable à tout festivalier: l'Accréditation ). Sans cela inutile espérer accéder dans le Palais des Festivals, la forteresse gardée, lieu de toutes les convoitises et de toutes les émotions. C'est ici, dans ce bunker de béton ( comme les Cannois le surnomme ) qui ne paye pourtant pas de mine, que depuis presque 30 ans, l'avenir des films se joue...ou pas!

Mon accréditation en poche, me voici donc en possession du sésame qui allait me permettre de vivre, 4 jours durant, un rêve éveillé et magique, du moins, le croyais-je... Très vite, je réalise qu'en guise de sésame je me retrouvais en possession d'un simple badge qui ne permettait pas grand chose si ce n'est celui de faire la queue aux aurores dans l'espoir d'obtenir une quelconque invitation pour une quelconque séance...

Donc pas question de choisir et encore moins espérer voir un film de la compétition officielle...Je n'aurai ainsi pas vu Dujardin (même en noir et blanc et muet ) dans le film de Michel Hazanavicius THE ARTIST ( projet que j'attendais avec impatience depuis un an et évoqué par son réalisateur lors de la Remise du Prix Jacques Deray pour OSS 117 à l'Institut Lumiere), ni Michel Piccoli en Pape et encore moins Le MELANCHOLIA de Lars Von Trier...Je n'aurai malheureusement vu aucun de ces films et suis donc dans l'impossibilité de vous en dire davantage...

 

En effet, pour ceux qui l'aurait oublié, on vous le rappelle d'ailleurs assez vite, le Festival De Cannes est un festival de et pour les professionnels. Ne sont crédités que les professionnels de la profession, comprenez les exploitants, journalistes ou producteurs.

Le Festival de Cannes est une plateforme mondiale où, pendant 10 jours, l'avenir des films se joue. Son Marché du Film est le 1er évènement le plus important de l'industrie cinématographique mondial, un lieu d'échange, de rencontres et de négociations pour les producteurs et réalisateurs du monde entier.

Les grands hôtels de la Croisette se transforment alors en d'immenses panneaux publicitaires ( la façade du prestigieux Carlton se négocie jusqu'à 45 000 euros la journée ) et les rues en une scène géante où il n'est pas rare de croiser un acteur célèbre, un présentateur viré d'une chaîne de télévision ou encore un réalisateur en compétition. Je me suis ainsi retenue de ne pas aborder, Robert Guédiguian, perdu dans les rues cannoises et à qui, en échange de ma géolocalisation, j'aurai bien aimé négocier une invitation pour découvrir son film LES NEIGES DU KILIMANDJARO ...Et cela, après avoir attendu 1h30 sous un soleil de plomb pour voir le film de Valeria Donzelli, LA GUERRE EST DECLAREE...en vain. De ce film, je ne vous dirais rien non plus, mais je ne m'inquiète pas, au vu des journalistes arrivés en dernières minutes et qui me sont passés sous le nez...

 

Si certains films de la compétition ne m'auront pas été accessibles, c'était sans compter mon enthousiasme légendaire, ma passion insatiable du 7eme Art et ma détermination sans faille, que j'allais, moi aussi et à mon tour, gravir les marches du palais.

J'en aurai ainsi,tout de même, vu deux qui concouraient pour la célèbre palme, si l'un est une déception, l'autre est une révélation. Le premier, FOOTNOTE de Joseph Cedar ( qui remporte pourtant le Prix Du Scénario ) m'aura laissé insensible. Un film bavard, maladroit et sans profondeur sur la rivalité entre un père et son fils, tous les deux chercheurs.

Les femmes étaient particulièrement à l'honneur cette année et si Maiwenn a été promu Reine 2011 ( récompensée avec POLISSE que je n'ai également pas vu ) j'ai été touché par un autre film de la compétition ( qui repart pourtant perdant ) celui de la britannique Lynne Ramsay. WE NEED TO TALK ABOUT KEVIN brise les tabous de la maternité et offre à Tilda Swinton, un beau portrait de femme, à travers ce rôle de mère tourmentée dont le fils a commis un crime atroce la veille de ses 16 ans. Une très bonne surprise que ce film à la mise en scène maîtrisée et onirique et certainement un des portraits d'enfants les plus terrifiants que le Cinema nous ait jamais livré. J'espérais un Prix d'Interprétation pour son actrice Principale mais n'ayant pas vu Kirsten Dunst dans MELANCHOLIA , je ne suis donc pas en mesure de juger....

 

La magie cannoise a cependant et malgré tout opéré m'offrant de magnifiques films qui sans ça, peut être, ne serais-je pas allé voir.

J'aurai ainsi découvert d'autres films, moins médiatisés, certes, mais tout aussi intéressants, dans des sections parallèles comme la Semaine de La Critique ( qui célébrait cette année son 50 ème anniversaire et qui a révélé les non moindres Ken Loach, Wong Kar Wai ou Jacques Audiard ) ou la Quinzaine des réalisateurs. Des Cinematographies rares et exigeantes de jeunes cinéastes souvent méconnus. Pour ces premiers films ou seconds films pour la plupart sans distributeurs, Cannes est une véritable rampe de lancement pour ces cinéastes en devenir. Katia Lewkowicz ( réalisatrice de POURQUOI TU PLEURES? avec Benjamin Biolay et présenté en Clôture de la Semaine de La Critique ) m'a confié que présenter un film à Cannes, c'est gagner 5 ans dans une carrière.

 

J'aurai ainsi vu des films audacieux, parmi eux, je retiendrai le plus beau et le plus poignant (mais aussi le plus glauque), récompensé à un Certain Regard, Halt auf freier Strecke ( ARRET EN PLEINE VOIE) de l'Allemand Andreas Dresen ( déjà remarqué en 2008 à Cannes avec 7EME CIEL ): le récit des derniers mois de la vie d'un homme frappé par une tumeur au cerveau.

Autre découverte que celle de Clémence Poésy ( loin des grosses productions hollywoodiennes ) qui incarne une Jeanne d'Arc sans armure, cloisonnée dans son silence et qui vit ses derniers instants avant de monter sur le bûcher dans le film de Philippe Ramos, JEANNE CAPTIVE. 

Le film le plus incroyable et pourtant vrai ( inspiré d'un fait divers) est 17 FILLES de Muriel et Delphine Coulin: l'histoire de ces adolescentes d'un même lycée qui décident de tomber enceintes, en même temps. Un portrait de groupe à la fois passionnant et dérangeant.

Autre film (peut-être le plus osé du festival) qui aura fait se vider la salle en un temps record, THE SLUT ( traduisez la salope ou la trainée ) de L'israelienne de Hagar Ben Asher, sur les amours libres et l'appétit sexuel dévorant d'une mère de famille.

 

De belles surprises donc, souvent de beaux portraits de femmes et de belles découvertes aussi avec des films pour certains encore sans distributeurs et dont les sorties en France ne sont, pour le moment, pas encore annoncées...mais comme à Cannes tout est possible...Patience!

Mon festival à moi s'achèvera ici, avec des souvenirs plein la tête et la chance d'avoir assisté à la séance hommage au Festival de Tribeca assise juste derrière le Président, Robert De Niro...ou encore de croiser, Jack Sparrow, pardon Johnny Depp et Penelope Cruz se rendant à la Conférence de presse du film Pirates Des Caraibes! Décidément, à Cannes tout est possible et rien que pour ça, vivement la 65ème!



Lambinet Lorraine à Cannes



Cannes et sa Croisette...



Le sésame indispensable à tout festivalier, sans lui aucune chance d'accéder dans la forteresse gardée, Le Palais des Festivals.


Pendant le Festival, les façades des grands hôtels se transforment en de gigantesques panneaux publicitaires.


Le Festival est une plate-forme mondiale afin de trouver des financeurs pour les futurs projets. Ici, le DRACULA de Dario Argento au Marché du Film. Le casting est en cours...



La promotion des gros films est ici démentielle. Pour Cars 2 distribué par Disney-Pixar ce sont de véritables voitures qui font office de publicité.


La grande salle du Palais Des Festivals. C'est ici qu'ont lieu la Cérémonie d'Ouverture et de Clôture et c'est aussi dans cette salle que sont diffusés tous les films en compétition en présence des équipes du film.


Présentation du film JEANNE CAPTIVE de Philippe Ramos avec Clémence Poésy et Thierry Frémont à la quinzaine des Réalisateurs.


L'évènement de ce 64ème Festival: La venue de Johnny Depp pour Pirates Des Caraibes 4!



La presse du monde entier est présente pour couvrir cet évènement du Cinéma mondial. En 2011 ils étaient 4500 journalistes.



Un beau souvenir que cette première montée des marches avec Gilles Jacob ... de dos!



MES FILMS LES PLUS MARQUANTS DE CE 64ème FESTIVAL DE CANNES :


Nicole Rivelli

Tilda Swinton dans We Need To Talk About Kevin de Lynne Ramsay qui aurait mérité Un Prix d'Interprétation (Date de sortie inconnue).


Clémence Poésy. Sophie Dulac DistributionClémence Poésy, une découverte dans le film Jeanne Captive de Philippe Ramos présenté à la Quinzaine Des Réalisateurs. (Sortie en salles: Janvier 2012 ).


Jérôme Prébois

17 Filles des Soeurs Coulin est un film à la fois dérangeant et passionnant. (Sortie non annoncée).



Arrêt en pleine voie ( Primé à Un Certain Regard ) ou le récit des derniers mois de la vie d'un homme frappé par une tumeur au cerveau. (Pas de sortie en salles prévue pour le moment).



The Slut ou l'appétit sexuel dévorant d'une mère de famille.












Partager cet article
Repost0
8 mai 2011 7 08 /05 /mai /2011 19:47

 

 

 

Unzero Films est une jeune maison de distribution voué à la distribution de films du patrimoine, de répertoire et d'Art et Essai. Crée en 2008, sa particularité est de choisir le numérique comme support unique de projection s'éloignant ainsi des méthodes de distribution traditionnelles.

Initié principalement par George Lucas qui voit en lui l'avenir incontournable des salles de cinema, le numérique est la révolution technologique la plus importante de l'histoire de l'industrie cinématographique. Si depuis 2001, on évoque la volonté d'abandonner la pellicule, support standard depuis les débuts du cinéma, il semble qu'aujourd'hui le numérique soit bel et bien en marche!

 

Pour Van Papadopoulos, distributeur et chargé du programme Cannes Classics ( une sélection de films du patrimoine présentée en copies restaurées chaque année pendant le Festival de Cannes ), le numérique est avant tout un choix écologique afin d'appliquer une politique de développement durable.

C'est son approche de l'écologie et du respect de l'environnement qui l'ont encouragé dans cette voie. On le sait peu mais une copie pellicule argentique nécessitant des composants chimiques donc toxiques pour sa fabrication, n'est pas biodégradable.

Avec le numérique, en plein essor depuis 2 ans ( depuis le succès planétaire du film AVATAR de James Cameron), la dématérialisation de la copie et le simple envoi par voie électronique en haut débit, stockée sur un disque dur, s'avère être de loin la solution la plus écologique mais aussi la plus économique.

En 2011, les jours de la pellicule sont comptés et vouée à disparaitre : 1 copie 35mm coûtant entre 1000 et 3000 Euros contre 50 et 100 Euros pour une copie Numérique sur DCP ( disque dur ).

Un coût de fabrication colossal si on prend pour exemple, Harry Potter à l'Ecole Des Sorciers, le premier épisode de la saga phénomène, sorti en 2001 sur 850 copies ( un record, les films sortant en moyenne sur 250-300 copies en France ).

Coûteux mais pas seulement: 1 film c'est entre 10 000 et 15 000 copies dans le monde.    

Si il y a quelques années encore, il fallait réussir à convaincre de la sincérité de la démarche, pour Unzero Films, aujourd'hui se pose clairement le problème du recyclage.

Si certaines copies finissent dans les Cinémathèques du monde entier, que deviennent les autres?

 

Au delà du respect de l'environnement, le numérique a un devoir de mémoire et permet ainsi de revoir ou découvrir des films de légende, restaurés par les labos dans des qualités optimales et profiter ainsi des film dans des conditions bien meilleures qu'à l'époque même de leur sortie en salle.

Mais le coût est pour le moment encore assez onéreux, il faut compter entre 20 000 et      30 000 euros pour le Scan d'un film, et Van Papadopoulos avoue encore dépenser plus qu'il ne gagne.

Le catalogue de Unzero Films compte pour le moment quelques films seulement, essentiellement des classiques mais pas des moindres.

Parmi eux, ORPHEE ( 1950 ) de Jean Cocteau, 8H DE SURSIS ( 1947 ) de Carol Reed, ou LA PISCINE ( 1969 ) de Jacques Deray. Une résurrection et un lifting de haute qualité, grâce auquel, le film de Deray retrouve toute la beauté et l'éclat de sa jeunesse.

Jamais, l'eau bleutée de la piscine n'aura semblé aussi ( trompeusement ) limpide et cristalline sous le soleil saturé du Sud. Jamais encore, les yeux ( bleus ) des personnages, n'auront semblé se refléter autant dans cette vénéneuse et mythique piscine.

Les prochaines sorties sont plus que prometteuses. Parmi elles, on notera quelques chefs d'oeuvre du cinema français d'avant-guerre comme les films de Julien Duvivier ( LA BANDERA ou La CHARETTE FANTOME) ou L'ETERNEL RETOUR de Jean Delannoy.

Prochain film au catalogue, un classique du cinema polonais, TRAIN DE NUIT de Jerzy Kawalerowicz, thriller dans un wagon de Nuit, dont la sortie est actuellement en négociation. Autre projet, DR FOLAMOUR de Kubrick, film invisible sur les Écrans depuis plus de 10 ans.

 

Un énorme travail pour un maison de Distribution qui compte une seule et unique personne. Van Papadopoulos envisage dans l'avenir pouvoir travailler avec une attaché de presse et un programmateur et ainsi pouvoir étendre son catalogue en proposant des films contemporains. www.unzerofilms.com

 

L'avenir du numérique est en plein essor et n'en est qu'à ses balbutiements. Si en avril 2010, la France a franchit la barre symbolique des 1000 écrans numériques, aujourd'hui c'est plus de 1/3 des écrans français qui sont équipés. D'ici à la fin 2012, toutes les salles devraient êtes passées au numérique.

Aujourd'hui, si les opportunités du numérique semblent infinies (comme assister en direct à la retransmission d'un Opéra du Metropolitan de New York n'importe où dans le monde ou comme cette année, regarder en simultanée la Cérémonie d'Ouverture du Festival De Cannes suivi du film de Woody Allen, MIDNIGHT IN PARIS), on peut aussi se demander si celui-ci à terme ne mettra pas en péril la diversité culturelle...Affaire à suivre!

 

Lambinet Lorraine



Partager cet article
Repost0
27 avril 2011 3 27 /04 /avril /2011 09:50



Très en prise avec les réalités sociales, José Alcala a tourné quelques documentaires dont " LES MOLEX, DES GENS DEBOUT", récemment diffusé sur Arte où il pose un regard sensible et inhabituel sur le monde du travail. Si COUP D'ECLAT est un polar, il reste cependant, un genre propice à la critique sociale. Pour José Alcala, le polar social lui permet de visiter le monde tel qu'il le voit aujourd'hui et aborder ainsi la question sensible des réfugiés, des sans-papiers ou des délocalisations.
Ce monde, il est parcouru par Fabienne Bourriez (Catherine Frot), capitaine de Police qui doit élucider le suicide d'une jeune prostitué en situation irrégulière.

Fabienne est ce qu'on pourrait appeler une exécutante consciencieuse. Elle applique la loi et traque les sans papiers tout simplement parce que il "faut bien que quelqu'un fasse le sale boulot" comme elle dit. Une simple routine pour elle, jusqu'au jour où elle supporte de plus en plus mal cette dure réalité, va se réveiller et finir par céder à ses sentiments et non plus à la loi qu'elle incarne.
Après ALEX, sorti en 2005 de manière quasi confidentielle ( seulement 35 copies ), José Alcala signe un second long métrage inspiré, prometteur et sans concession.
Un beau portrait de femme, l'occasion de découvrir une Catherine Frot à contre-emploi à travers ce rôle de femme flic dure, triste et renfermée et qui, peu à peu, va suivre ce chemin vers la lumière.
Mais ici pas de misérabilisme facile, au contraire, l'approche est pudique car Fabienne, José Alcala l'a voulu loin des caricatures de femmes - flics des séries télévisées.
On ne saura pas grand chose sur son passé, ni ce qui est vraiment arrivé à son enfant  (qu' on aperçoit brièvement sur une photo ), on ne verra pas non plus sa tristesse face au décès de sa mère. La pudeur du propos en fait l'une des qualités principales du film.

Fabienne est à l'image de la ville de Sète où se déroule l'action, ville pourtant cinégénique et qui nous est ici montrée à contre emploi. Chez Alcala, le Sud est triste et sans soleil montré dans son âpreté hivernale et quasi nocturne. On y aperçoit à peine son port.
 L'ouverture sur la mer est comme condamnée, enfermant les personnages dans l'atmosphère poisseuse des entrepôts désaffectés, des friches industrielles ou des usines démantelées. Des lieux pour la plupart en chantier ou en ruines comme le personnage de Fabienne, elle aussi " en chantier". C'est un être seul, triste, cassé par la vie et qui se reconstruit.
 Coup d'Eclat c'est l'histoire d'une transformation celle de Fabienne qui entre en résistance.

Coup d'éclat c'est aussi un film nocturne (quasiment 90% du film se passe la nuit ) on peut se demander si tout cela n'est pas une vision. Fabienne est insomniaque, en semi-dépression et plutôt portée sur la boisson. C'est un peu comme si Fabienne finissait par enfin "ouvrir les yeux" et découvrir une certaine réalité celle de la classe ouvrière, des fermetures d'usines et de la précarité.
Elle finit par se réveiller, au sens propre comme au figuré. Face aux portes fermées, une sorte de désobéissance citoyenne et de devoir d'indignation finit par l'envahir. Fabienne finira par désobéir à sa hiérarchie, entrer en résistance en abritant cette femme et cet enfant sans papiers.

Si on peut reprocher au film son titre, dont on cherche encore la signification, Coup d'Eclat  révèle cependant, Catherine Frot dans un rôle inattendu, celui de cette femme à la dérive et solitaire qui finira par être touché au plus profond d'elle même.

A travers ce personnage qui entre en résistance, Coup d'Eclat est plus un film engagé que militant. On pourrait penser au livre de Stéphane Hessel, INDIGNEZ-VOUS!, quiconque doit être capable de dire non je suis contre ça!

Un film qui s'inscrit dans la lignée de WELCOME de Lioret ou LE PETIT LIEUTENANT de  Beauvois, on y retrouve des thèmes similaires, le même ancrage social et un réalisme quasi-documentaire.

Pas un immense coup d'éclat donc mais un petit coup de coeur tout de même pour ce film qui malgré, une intrigue peu prenante, reste un polar sobre et plutôt bien mené. COUP D'ECLAT, un film humain tout simplement!


 

Lambinet Lorraine

José Alcala et Catherine Frot, Conférence de presse du film, Lyon 19/04/2011.

Catherine Frot, Conférence de Presse du film à Lyon le 19/04/2011.


Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : PICTURES OF YOU
  • : Actualité du 7 eme Art. Comptes rendus de Conférences de presse, festivals, rencontres, avants-premère et débats.
  • Contact

Profil

  • Lorraine Lambinet
  • Atteinte de cinéphilie aiguë, Lorraine Lambinet, fille de projectionniste, a passé son enfance dans les salles obscures. Titulaire d'une Maîtrise Arts du Spectacle et Écrits Cinématographiques, elle a touché à tous les domaines du 7ème Art aussi bien à la programmation (Festival Quais du Polar, Cour
  • Atteinte de cinéphilie aiguë, Lorraine Lambinet, fille de projectionniste, a passé son enfance dans les salles obscures. Titulaire d'une Maîtrise Arts du Spectacle et Écrits Cinématographiques, elle a touché à tous les domaines du 7ème Art aussi bien à la programmation (Festival Quais du Polar, Cour

Recherche

Liens